Aujourd'hui que les fondamentaux de notre noble métier se trouvent malmenés et bafoués par la chaîne satellitaire «Al-Jazeera», dont on a toujours d'ailleurs du mal à saisir la vocation et la réelle visée, sinon celle de la manipulation des esprits et celle, plus grave, de la destructuration de la nation arabe; rappeler les règles élémentaires de l'objectivité, de la crédibilité auxquelles sont redevables les médias qui se respectent est une manière sobre et mesurée de répondre aux professionnels de l'intoxication psychologique de masse. Dans «informer», il y a «former». Former signifie donner à lire avec rigueur et objectivité, ces mots-clés du journalisme portant l'exigence à incandescence, tel un fil lumineux. Ce qui nécessite professionnalisme et rigueur, qualités sans lesquelles l'information perdrait en pertinence et en crédibilité. Autant dire son âme et sa propre raison d'être, sauf à vouloir faire de la manipulation et de la pollution des esprits. Tout comme la liberté d'expression est indissociable de la responsabilité, la crédibilité et la pertinence de l'information sont indissociables du rôle d'éclaireur qui est foncièrement la sienne. Eminemment citoyenne, la noble mission qui est la nôtre consiste avant tout à être sincère avec nous-mêmes, à être digne de la noble mission d'éclaireur de l'opinion. Ce qui fait de nous journalistes foncièrement les porte-voix et les vecteurs des valeurs de la liberté, de la responsabilité, dans le respect de la loi et des règles de l'éthique professionnelle. La responsabilité et les règles de l'éthique professionnelle renvoient à cet égard moins à la rigueur dans le choix du sujet abordé et les dossiers ouverts par l'information qu'à la rigueur et au sérieux avec lesquels ces mêmes sujets et dossiers sont traités. Le contenu de l'information reste toujours indissociable de la responsabilité des journalistes eux-mêmes, dans l'expression objective des réalités et des préoccupations de la société. Pour que leurs dits et écrits soient, avec sincérité et audace, un miroir fidèle de la réalité et non point un miroir grossissant et déformant de cette même réalité. C'est la seule réponse que conçoit justement toute personne digne de notre métier face à la campagne médiatique calomnieuse à des fins malsaines menée par la chaîne télévisée «Al-Jazeera» en vue de porter préjudice à la réputation de la Tunisie, de semer la haine et la rancune en dressant des constats erronés et des allégations dépourvues de tout fondement. Tout le reste ne sera que surenchère. Tout au plus peut-on avancer que la chaîne «Al-Jazeera» s'enfonce chaque jour davantage dans l'obscurantisme sans nom et dans la divagation. Familiers des dérapages quotidiens d'une chaîne satellitaire dont les implications suspectes ne sont plus occultes, les téléspectateurs ne sont guère dupes tant l'image qu'elle leur offre d'eux-mêmes et de leur vécu est à ce point méconnaissable et dégradante. S'il y a aujourd'hui révolte et écœurement, c'est bien celui de l'intelligence arabe face au délire d'une officine de la manipulation. Dans informer, il y a former, éclairer l'avenir et ouvrir les horizons. Avec Al Jazeera, dont la mission semble se confiner au nihilisme, à la terreur et à la sinistrose, on est loin, vraiment très loin du compte. «Al-Jazeera» est à cet égard sans doute la non-TV et le travers le plus saillant que la globalisation de l'information et de la communication puisse entretenir et véhiculer. Avec le risque certain de l'effacement des démocraties et de la liberté d'opinion. Dans cette perspective, il n'est point d'autre voie que celle de nous immuniser. Véhiculant en boucle, sans vergogne et sans scrupules, un chapelet de mensonges, dans le dessein manifeste de faire du tort à la Tunisie, la chaîne télévisée «Al-Jazeera» se trompe manifestement de cible. Le bilan d'acquis considérables, le capital confiance dont jouit la Tunisie sur le plan international sont autant de cinglants démentis aux allégations mensongères de la chaîne satellitaire. En fin de compte, les jeux sont dévoilés, les Tunisiens ne sont pas dupes, tout cela ne peut que conforter plus que jamais leur attachement à un modèle de développement aujourd'hui mondialement cité en exemple.