Dans «informer», il y a «former». Former signifie anticiper, analyser, décrypter, ces mots-clés du journalisme portant l'exigence à incandescence, comme un fil lumineux. Ajouter du contexte au texte, c'est-à-dire un regard profond et pertinent donnant du sens au chaos des choses, au-delà de l'écume du jour. Il s'agit non moins que de focaliser sur les principaux ressorts d'un modèle de développement aujourd'hui cité en exemple, de mieux faire connaître les réformes entreprises et engagées pour impulser la dynamique de développement et d'éclairer d'un nouveau jour les défis à relever. Au service de la société et de l'économie nationale. Au service d'un surcroît de rayonnement et de progrès de la Tunisie. Au-delà de la simple information émise, au-delà de la sensibilisation à des exigences qui ont pour noms : compétitivité, productivité, esprit d'initiative, créativité, mise à niveau, économie d'énergie, devoir fiscal, qualité, un travail de fond devrait en même temps être engagé pour expliquer le pourquoi et la portée de ces exigences. En appeler, par exemple, au devoir fiscal de tout un chacun, c'est pointer du doigt le risque d'un déficit budgétaire accru dans un contexte d'ouverture économique, de démantèlement tarifaire et donc de baisse des recettes fiscales. Eriger la compétitivité en une obligation dont est tenue l'entité économique est une manière de souligner que sa survie et sa pérennité sont à ce prix dans un environnement fortement concurrentiel. Focaliser sur les principaux ressorts de la croissance, à savoir sur l'investissement et sur l'exportation, est une manière fort raisonnée de focaliser sur l'emploi, priorité nationale absolue. Eminemment citoyenne, la noble mission qui est la nôtre consiste avant tout à être les porte-voix et les vecteurs des valeurs de la liberté, de la tolérance, du consensus, de la responsabilité, du respect de la loi et des institutions. Le rôle d'éclaireur, qui est aussi fondamentalement le nôtre, est un rôle de vigie de la société et de l'économie. Il s'agit d'aider les uns et les autres à voir plus clair, surtout par ces temps de grisaille, de mutations profondes et de changements rapides à l'échelle internationale. C'est cette visibilité que rend un tant soit peu possible une information pertinente et mise en perspective qui confère à l'information toute une valeur ajoutée certaine. C'est cette plus-value qui est la plus recherchée par les citoyens et par les différents agents économiques : décideurs, entreprises, jeunes initiateurs de projets, contribuables, consommateurs… Or, cette plus-value ne peut se concevoir en dehors d'un système d'information de qualité. C'est-à-dire un système affranchi des réflexes de rigidité, ouvert sur son environnement et en interaction fertile avec lui. Un système où le lecteur, l'auditeur, le téléspectateur n'est plus considéré comme un simple récepteur-consommateur de l'information mais bien davantage comme un acteur agissant sur l'information, interactif et émetteur d'avis et d'opinions propres à enrichir le débat, à creuser une question, à sonder de nouvelles voies d'analyse et de mise en perspective de l'information, à proposer et à apporter des réponses et des solutions claires à des problématiques données. Tout comme la liberté d'expression est indissociable de la responsabilité, la crédibilité et la pertinence de l'information sont indissociables du rôle d'éclaireur qui est foncièrement le sien. «Dans les sujets abordés et les dossiers ouverts par l'information en Tunisie, il n'est point de tabous autre que ce qui contrevient aux prescriptions de la loi et aux règles de l'éthique professionnelle. Le contenu de l'information reste toujours indissociable de la responsabilité des journalistes eux-mêmes, dans l'expression des réalités et des préoccupations de notre société, avec sincérité et audace. Notre vœu est que ce contenu soit le miroir fidèle reflétant le pluralisme intellectuel et politique que vit notre pays», souligne le Président Ben Ali, lors de sa prestation de serment suite à sa réélection pour un nouveau mandat présidentiel. C'est cette leçon de pédagogie d'une information citoyenne que vient de nouveau consacrer le Chef de l'Etat en décidant l'organisation de rencontres périodiques réunissant les ministres et les différentes parties concernées dans leurs domaines de compétences dans des débats francs et ouverts qui seront diffusés par la télévision nationale, afin de fournir des informations complètes et pertinentes, d'être à l'écoute des préoccupations des intervenants dans tous les secteurs et de répondre à leurs requêtes. La liberté d'expression est synonyme de responsabilité et d'engagement. Informer, former, éclairer, faire montre de plus d'audace dans l'analyse des événements en s'attachant chaque fois à préserver ce que notre secteur de l'information a de plus cher : la pondération, le sens de la mesure et le réalisme qui ne verse pas dans la démagogie et dans le sensationnel, qui colle à la réalité tunisienne et à l'évolution progressive de notre pays sous la conduite sage et réfléchie du Président Ben Ali.