Texte de David Hastings, mise en scène de Toby Hulse, interprétation de Robin Hemmings et Oliver Mellingham. C'est une initiative louable que celle prise par le British Council à Tunis. One small step du théâtre d'Oxford a été programmé par l'Institut pour faire découvrir aux publics tunisiens l'une des expériences du théâtre britannique. Un petit pas est une reconstitution de la longue et périlleuse conquête de l'espace. Elle implique l'émulation des deux grandes puissances russe et américaine qui ont alimenté cette course dont les divers épisodes ont été suivis de près par l'humanité jusqu'au «premier pas», emblématique de cette conquête et dont l'image restera à jamais gravée dans la mémoire universelle. L'écriture dramaturgique de la pièce est imprégnée d'une note humoristique qui tente de dédramatiser la connotation stratégique sur fond de conflit politique entre les deux grandes puissances. Tout autant que le texte, la mise en scène, simple et coulante, a opté pour une récupération d'éléments écologiques tels que le carton, les tissus rudimentaires dont les fonctions sont tour à tour réinventées par le metteur en scène, comme une alternative à un dispositif technologique lourd. Les deux comédiens, Robin Hemmings et Oliver Millingham, se sont donnés à fond dans un jeu inventif et suggestif qui prouve encore une fois que le théâtre n'a pas forcément besoin de gros moyens pour s'assumer et que le comédien, lorsqu'il s'investit, peut meubler l'espace fictif, lui donner un sens. L'intérêt de ce spectacle consiste également dans le débat qui a suivi la représentation. En fait, sa programmation s'insère dans un programme régional du British Council qui couvre la Tunisie, le Liban, le Maroc, la Palestine, la Syrie, la Jordanie et l'Algérie et qui s'étendra jusqu'au mois de juin 2010. Il comporte, outre la représentation du spectacle, un débat et des ateliers coanimés par des jeunes créateurs de Grande-Bretagne et de chacun des pays ciblés. A Tunis, l'atelier programmé a été organisé à l'Institut supérieur d'art dramatique. Le spectacle a été bien accueilli par les publics tunisiens dans la salle, comble, du 4e art. Le sur-titrage en langue arabe a sans doute contribué à cette bonne réception.