Bien que notre sport n'ait jamais été frappé par le fléau du dopage, la Tunisie a commencé à lutter très tôt contre ce mal, puisque dès 1990 une cellule de contrôle du dopage a été créée dans le centre nationale de la médecine du sport. Où en est-on? Dans une vision futuriste face aux problèmes immergents dans le domaine du sport sur le plan mondial et avec l'ampleur que le fléau du dopage ne cesse de prendre, plusieurs mesures avant-gardistes ont été prises sans attendre l'accentuation du phénomène pour réagir. Grâce à ces efforts, on est arrivé à créer l'Agence nationale antidopage qui rayonne sur tous les pays arabes et nord-africains ainsi que l'Afrique et le bassin méditerranéen. Quelles sont les étapes qui ont abouti à la création d'une agence nationale antidopage? Après la mise en place d'un laboratoire de dépistage du dopage en 2000 et l'obtention de son accréditation en 2001 pour devenir le premier laboratoire arabe et le 2e laboratoire africain reconnu par les instances internationales et la ratification de la convention internationale contre le dopage dans le sport (la convention de l'Unesco), la création d'une agence nationale antidopage est devenue une nécessité afin d'harmoniser la lutte antidopage au niveau national et de suivre l'évolution de l'Agence mondiale antidopage et des organisations antidopage dans le monde, surtout que le fléau du dopage ne cesse de prendre de l'ampleur jour après jour. Les contrôles semblent se limiter aux sports populaires tels que le football et le handball. Toucheront-ils avec le temps tous les sports? Actuellement, l'Anad a mis en place un programme de contrôle de tous les athlètes de toutes les disciplines sportives (sports collectifs, sports individuels) mais il y a des sports plus ciblés. Les contrôles se limiteront-ils aux sportifs d'élite ou seront-ils généralisés (toutes sections et toutes catégories)? A l'échelle nationale, l'Anad s'est impliquée totalement dans la mise en place d'un programme de contrôle des athlètes des élites nationales, un groupe cible est formé en 2010 et le suivi des athlètes des élites faisant partie de ce groupe sera permanente. Les contrôles s'effectueront-ils lors des compétitions officielles ou alors peuvent-ils avoir lieu lors des entraînements ou à n'importe quel moment, comme le font les contrôleurs de l'AMA avec les athlètes de haut niveau? Le programme national de contrôle prévoit que, sur les 2.000 échantillons à assurer par l'Anad, 1.500 seront réalisés en compétitions (nationales et internationales : coupe, championnat…) et 500 hors compétitions (entraînement, stage…). Les dates et les lieux des contrôles seront fixés en fonction du calendrier des compétitions nationales officielles au sein de chaque fédération, et selon le programme des stages des équipes nationales, établi par chaque fédération. Dans le cas d'un contrôle positif, quelles sont les procédures à prendre? Dans le cas d'un contrôle positif, l'Anad doit informer par courrier la fédération concernée qui doit à son tour gérer le résultat et prendre la décision adéquate dans un délai d'un mois de la date de réception du résultat. Le barème des sanctions est-il établi par l'AMA, l'Anad ou les fédérations? La sanction doit être conforme au barème de la législation nationale, internationale et à celui de l'AMA sachant que ces derniers reçoivent automatiquement en même temps que l'Anad une copie des résultats d'analyses. Si jamais, les fédérations ne sanctionnent pas ou se limitent à des sanctions non conformes à celles de l'AMA, dans ce cas l'Anad peut-elle intervenir et sanctionner ? La législation nationale en matière de lutte antidopage donne à l'Anad le droit d'infliger la sanction adéquate conformément aux règles en vigueur et aux barèmes de la législation nationale, internationale et à celui de l'AMA si les fédérations ne sanctionnent pas ou se limitent à des sanctions non conformes. Les clubs tunisiens sont-ils conscients de la gravité du dopage ? Ont-ils des médecins pour suivre les joueurs ? Les clubs tunisiens sont conscients de la gravité du dopage mais leur participation est minime par rapport au danger du dopage, une collaboration mutuelle est indispensable. Plusieurs clubs ont des médecins qui peuvent, en collaboration avec l'Anad, bénéficier de l'information complète et ainsi suivre les joueurs cas par cas. Pourquoi ne dévoile-t-on pas l'identité des athlètes contrôlés positifs en Tunisie, alors qu'ailleurs on le fait ? C'est à la fédération concernée de dévoiler l'identité des cas positifs comme tous les pays du monde, là où les fédérations se chargent de cette tâche.