La prise en compte des points de vue et des remarques des professionnels du secteur du cuir en vue de promouvoir le secteur est déterminante. En effet, de nombreux chefs d'entreprise opérant dans le secteur ont accumulé des années d'expérience qui les habilitent à donner leur avis sur le secteur et à formuler des propositions en vue d'améliorer la compétitivité des produits. L'Etat a toujours opté pour la concertation en impliquant les premiers concernés dans les différents secteurs. Le 12 janvier dernier, justement, les représentants de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure ont été invités à une réunion de travail au ministère de l'Industrie et de la Technologie dans le cadre d'une concertation avec les professionnels. C'est ce que relève le dernier bulletin d'information du Centre national du cuir et de la chaussure (CNCC), «Cuir News». L'objectif de la réunion était de débattre de la promotion de la compétitivité du secteur des industries du cuir et de la chaussure. C'était une occasion propice pour les professionnels afin d'évoquer leurs préoccupations au sujet des problèmes qui les empêchent de développer comme il se doit leurs activités. En plus des professionnels, la réunion a regroupé les représentants de la Direction générale des industries manufacturières, de la Douane, du commerce et du CNCC. Des éclaircissements ont été fournis aux professionnels en réponse à leurs doléances. Réduire le coût de production On relève que les autorités publiques concernées facilitent le passage de la sous-traitance aux produits finis, à l'instar de ce qui se fait dans le secteur du textile. Les entreprises tunisiennes sont, en général, bien outillées et disposent des compétences nécessaires pour réussir ce challenge. La révision à la baisse des droits de douane sur quelques intrants des produits du secteur répond incontestablement à plusieurs demandes formulées par les professionnels, soucieux de réduire le coût de production en vue de proposer des produits compétitifs en termes de prix et de qualité. Une autre disposition non moins importante concerne la révision de la liste des produits assujettis à la taxe de la protection de l'environnement (TPE). En outre, une vulgarisation du label Qualité/chaussure a été engagée en vue de permettre au maximum de professionnels de l'intégrer dans leurs produits. Une autre réunion régionale – organisée cette fois sur initiative de la Chambre syndicale des exportateurs de chaussures par la représentation régionale de l'Union tunisienne de l'industrie et du commerce – a permis de faire le diagnostic du secteur qui se caractérise par la rareté de la qualification et de la main-d'œuvre à Nabeul et sans doute dans d'autres régions. D'où l'importance des programmes de formation professionnelle qui doivent répondre pertinemment aux exigences de la profession. L'apport du CNCC est également important pour les entreprises exportatrices appelées, comme toutes les autres entreprises – même celles qui passent par des difficultés conjoncturelles –, à respecter le Code du travail et les conventions collectives sectorielles. Rappelons que les mesures présidentielles pour le soutien des entreprises en difficulté ont été prorogées. Des opportunités sont néanmoins offertes aux entreprises off-shores dans la mesure où elles ont la possibilité de commercialiser un quota de leurs produits sur le marché local. Il est de l'intérêt des professionnels de connaître le programme des foires et manifestations spécialisées organisées à l'étranger pour faire connaître leurs produits à large échelle et conclure éventuellement des contrats de commercialisation. Par ailleurs, le CNCC a noué des relations considérées comme « solides » avec le Centre du commerce international à Genève qui est à l'origine – avec d'autres institutions internationales d'aide au développement – des premiers rapports de coopération entre la Tunisie et les pays africains. Intéressé par la coopération Sud-Sud dont il est membre actif, le CNCC a été sollicité notamment pour la formation d'entrepreneurs tchadiens dans le domaine de la tannerie, de la chaussure et de la maroquinerie. La formation d'une durée d'un mois aura lieu au siège du centre à Tunis au cours du deuxième trimestre 2010.