En ces jours douloureux, peut-on oublier de penser à ces êtres innocents qui devaient célébrer mardi leur fête nationale Toi qui souris, toi qui rêves, toi qui ris… toi qui portes l'espérance de toute une vie. Enfant de joie, enfant-roi, enfant qui chasse le désarroi. Toi qui unis les cœurs quand règne la grisaille et quand le train-train du quotidien, vaille que vaille, nous emporte vers l'ennui. Toi qui viens comme un rayon de soleil éclairer la morosité. Enfant heureux, si chaleureux… Enfant si doux, enfant si pur, aux yeux châtain, aux yeux noirs ou bleu azur, qui que tu sois, d'où que tu sois. Tu as droit à tant d'amour, sur cette terre, terre de paix où tu es né. Oh oui, je sais, tu n'as pas demandé à venir. Mais tu es là et c'est très bien. Ange d'amour ou ange-gardien, de blanc vêtu, de bleu, de rose, oiseau fragile, oiseau tranquille qui se pose… innocemment. Dans ton regard tant de chaleur et dans nos cœurs tant de bonheur. Enfant d'Amour, amour d'enfant. Ô toi qui n'as pas de chance, toi qui nais je ne sais où, toi qui nais un peu partout. Des abrutis gâchent ta vie. Monde de fous, monde de loups. Quand ça crépite, ça va si vite… tu as beau pleurer, la peur est là, quand à Jenine, parmi les ruines, la vie des hommes n'a plus de sens. Ou à Qana, comme à Gaza, bombes au phosphore sèment la mort… Enfant douleur, enfant qui crie, enfant qui pleure, enfant tristesse… Quand est-ce que cessent ces guerres atroces où tes yeux se ferment avant même de s'ouvrir? A Bagdad, à Fallouja, à Bassora… ailleurs aussi, et c'est le cas… Sarajevo et la Bosnie, en Afrique, en Tchétchénie, partout ailleurs où la terreur sème la peur. Enfant d'Amour, amour d'enfant. Ô toi qui n'as pas de chance… La maladie, le handicap… Triste la vie quand ça dérape. La faute est là, tu n'y peux rien. Tu es venu le cœur battant, criant la vie, criant ta joie… même hors la loi… du mariage ! Que c'est dommage ! La loi des hommes est quelquefois un peu cruelle. Dans les hospices ou dans la rue, loin des regards, dans les poubelles ! Pauvre de vie, triste de vie. Cœur brisé, mère abusée, la société lève la voix, impose sa loi… Et toi… Et toi ! A-t-on jamais pensé à toi ? Enfant d'Amour, amour d'enfant. Qui que tu sois, d'où que tu viennes, à la peau blanche, noire ou brune, enfant soleil, «Enfant de la Lune», enfant de la guerre qui nous déchire, quand tu deviens le point de mire de ces canons à chair humaine… quand les humains sèment la haine. Enfant d'Amour, amour d'enfant. A toi la vie… A toi la chance ! A toi le rêve et l'espérance… de jours heureux! Enfant si doux, enfant si pur, aux yeux châtains, aux yeux noirs ou bleu azur. Qui que tu sois, d'où que tu viennes… Je t'aime !