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Lettre à mon fils
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 02 - 2011


Par Mohamed HACHANI*
Cher fils, Comme je suis heureux de vivre avec toi ces moments historiques de liberté et de dignité retrouvées. J'en pleure de joie car j'appartiens à une génération qui a longtemps vécu les yeux baissés. On passait d'une dictature à une autre : de la tyrannie insolente du Combattant Suprême à la discrimination répressive du généralissime et de sa bande de suceurs de sang. On ne pouvait pas contester ou se révolter. On a préféré suer pour vous élever et rester à vos côtés plutôt que de critiquer et de finir emprisonnés. On était bafoués, résignés, humiliés; mais on cultivait en vous cette douce flamme de la révolte pour que vous puissiez un jour vous retourner contre l'usurpateur inculte et borné et le sommer de quitter le pouvoir qu'il a longtemps réquisitionné.
Personne d'entre nous n'osait s'insurger ou même parler. Nous étions onze millions de Tunisiens à se taire pendant 23 ans. Les rares voix qui s'élevaient étaient conspuées et arrêtées à jamais. Pire: bon nombre de Tunisiens faisaient leur beurre avec les familles proches du pouvoir et se la coulaient douce en utilisant les mêmes méthodes mafieuses de pots-de-vin, d'intimidation et de menaces. Même un chauffeur ou une femme de ménage travaillant pour la famille pouvait sévir. D'où nous sort donc, aujourd'hui, cette cohorte d'artistes, journalistes et arrivistes qui se découvrent soudain une âme d'activistes ? Comme par enchantement, ils étalent leur opposition à l'ancien régime et nous parlent de démêlés et de brouilles dont nous n'avions jamais entendu parler. De grâce, épargnez-nous ces jérémiades, et attelez-vous à la tâche de reconstruction du pays et de son rayonnement dans le monde développé. A ces orateurs qui défilent sur nos écrans et qui étalent leurs photos à la une des journaux pour se vanter d'avoir subi, avant le 14 janvier, les exactions et les brimades, je demande de la modestie et de la grandeur d'âme.
Maintenant que «la vache est par terre» et que «les couteaux sont aiguisés», n'en rajoutez pas et soyez humbles. La Tunisie vous regarde. Aujourd'hui, le pays a besoin du concours de véritables patriotes qui ne mettent plus leur petite personne et leurs intérêts en premier et courbent plutôt l'échine pour la recherche des solutions et des programmes pour la réussite de la transition vers la démocratie. Un long chemin reste à faire. Le combat continue. De grands chantiers nous attendent.
Beaucoup de travail en perspective. Du travail sur soi, en premier lieu, pour comprendre ce miracle qui nous arrive: être libre ! Cela nous arrive pour la première fois depuis des décennies de colonisation puis de tyrannie. Comment apprendre à voler de nos propres ailes après qu'on nous a volé nos esprits et nos volontés de réfléchir et de penser.
Au moment où des troubles sont encore annoncés un peu partout sur le territoire de la République, l'heure est à la vigilance. Nous devons avoir un discours rassembleur et nationaliste.
Quelle chance, pour moi aujourd'hui, de me redresser, de relever la tête et de compter les étoiles qui scintillent de mille feux dans ce ciel éclatant de ma Tunisie adorée.
Quel bonheur de parler, de s'exprimer, de réfléchir et de penser ! Mais soyons patients. Laissons de côté nos rancunes et nos passions. Par le dialogue et la concertation, nous verrons le bout du tunnel.
Mon fils,
Le monde nous regarde !
Tu as maintenant la lourde responsabilité de garder précieusement ce grand acquis lourdement payé par tous ceux qui sont morts de la main des geôliers et des pestiférés. Fais en sorte que plus jamais ne sorte du rang un fou qui se dit illuminé et au-dessus de la mêlée et qui croit pouvoir gouverner avec la bastonnade et sa seule volonté imposée. Ce pays qui a semé la liberté d'expression et la libre pensée ne peut que récolter l'émulation constructive, le débat démocratique et le recours aux urnes pour se plier à la politique de la majorité.
Mon fils, tu peux dire à tous ces jeunes qui ne réalisent pas encore ce qui leur arrive : désormais, votre futur dépend de vos rêves.
* Fonctionnaire international, écrivain, producteur TV


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