«L'association “Sud Ecriture” a décidé exceptionnellement de consacrer son prochain atelier à l'accompagnement de jeunes réalisateurs tunisiens pour leur donner l'opportunité d'exprimer, à travers un documentaire, leur perception de la révolution du 14 janvier, de ses antécédents et de leur vision de l'avenir». On récolte ce qu'on sème, dit-on. Et plus l'ancien régime serrait les dents sur les libertés, surtout dans l'espace cybernétique, plus les jeunes trouvaient les moyens de contrecarrer ses manipulations. Dans la période qui a précédé et suivi le 14 janvier, ils ont fait preuve d'une grande imagination. De quoi nourrir les plus ambitieux des scénarios. L'art a d'ailleurs de quoi porter ce rôle d'encadrement et d'accompagnement d'un nouveau contexte. Le cinéma, entre autres, s'exerce différemment sous l'aile de la liberté. L'atelier «Sud Ecriture», initié par l'association qui porte le même nom, permet depuis 1997 à des jeunes issus des pays du Sud, plus précisément d'Afrique subsaharienne, du Maghreb, d'Egypte, du Liban et de Syrie, de travailler et de réécrire leurs scénarios selon un calendrier, tout en étant encadrés par des professionnels. Chose qui renfoncerait leurs chances de trouver des partenaires financiers. Soutenu particulièrement par le Centre national du cinéma (CNC) en France, l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), le ministère de la Culture tunisien et l'institut français de coopération à Tunis, l'atelier a pour objectif «d'œuvrer à l'émergence de cinéastes de talent originaires des pays du Sud». Les projets de ces jeunes réalisateurs ont été, à plusieurs occasions, récompensés dans des festivals comme le Fespaco. La session 2011 de «Sud Ecriture» rend hommage à la révolution tunisienne à travers le regard de six jeunes auteurs qui, une semaine durant, seront aidés par un ou deux spécialistes pour l'aboutissement de leurs scénarios. Les candidatures doivent être envoyées, sous forme d'une idée de documentaire, développée sur une seule page, à [email protected], au plus tard fin février 2011. L'appel à candidature circule exclusivement via le web. Espérons quand même que la sélection permettra de présenter des visions diverses, venant de différentes régions de la Tunisie, là où la révolution est née, là où le soulèvement a abouti.