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« Nous jouons la carte de la diversité »
Entretien avec Dominique Wallon, directeur du festival des cinémas d'Afrique d'APT
Publié dans Le Temps le 05 - 08 - 2011

Directeur du festival des cinémas d'Afrique du pays d'APT, Dominique Wallon, ex-directeur du Centre National du Cinéma français, est venu en visite en Tunisie et plus spécialement à Tala où se sont déroulées les Rencontres cinématographiques africaines de Hergla, pour sélectionner quelques films tunisiens devant être programmés à la 9ème édition du festival d'Apt qui se déroulera du 3 au 9 novembre 2011. Nous avons saisi l'opportunité pour l'interviewer.
Le Temps : Quel est le but de votre visite en Tunisie ?
Dominique Wallon : J'anime un festival du cinéma des pays africains dans la région d'APT située dans le Midi de la France. Je veux consacrer la prochaine édition aux deux pays qui ont fait la révolution : l'Egypte et la Tunisie et qui sont dans le cours du processus de changement. Le festival de Hergla dont l'édition de cette année s'est déroulée à Tala était une occasion de prendre contact avec des Tunisiens et puis de me tenir au courant de la production filmique qui intéresse le festival d'APT.
*Comment peut-on organiser un festival de cinéma africain en l'absence d'une production filmique conséquente ?
L'Afrique va de l'Egypte à l'Afrique du Sud. Le grand problème concerne l'Afrique noire francophone. Des pays comme le Sénégal ou le Burkina Faso, qui produisaient à raison de deux ou trois films par an et l'ensemble de ces pays fait un maximum de sept à huit longs métrages de fiction chaque année sur lesquels, il y a forcément ceux qui sont moyens constituent une difficulté réelle. Heureusement, que le Maghreb et l'Afrique du Sud sont une source. L'Egypte est aussi un pays où le cinéma est actuellement en pleine renaissance. Au festival d'APT, nous arrivons à présenter chaque année huit à dix longs métrages de fiction et environ sept longs métrages documentaires, ce qui n'est pas mal.
*Pourquoi portez-vous un intérêt particulier au cinéma africain ?
A partir de 1989, j'ai eu la chance d'être directeur du Centre National du Cinéma pendant six ans et demi. J'avais une conscience anticolonialiste lorsque j'étais étudiant ce qui m'a emmené à connaître les militants des pays africains. En participant au FESPACO à Ouagadougou, j'ai découvert des richesses que j'ignorais et qui étaient insuffisamment exploitées. Au CNC, j'ai lancé une action complémentaire à celle du ministère des affaires Etrangères au profit du cinéma africain. Plus tard, quand j'ai quitté Paris pour aller vivre en Provence, je me suis dit que c'est bien de rester fidèle à cette démarche. Le public apprécie les films que nous programmons au festival d'APT.
*Vous venez du théâtre, mais le cinéma vous a le plus marqué. Comment expliquez-vous cela ?
J'ai eu la chance de vivre dans les années 50/60, époque de l'apogée du cinéma américain avec les westerns. J'ai redécouvert « la règle du jeu » de Renoir. C'est l'époque qui précédait la Nouvelle Vague. Le cinéma nous était donné avec une telle diversité que j'ai dû abandonner le théâtre.
*Les années où vous étiez à la tête du CNC, on a dit de vous que vous êtes le modernisateur du cinéma français. Comment l'avez-vous modernisé ?
Je trouve ça excessif. En fait, il y a eu modernisation du CNC, une administration à laquelle il fallait faire attention qu'elle ne tombe dans la facilité. En France, le CNC a l'avantage d'avoir des moyens financiers très importants et d'avoir un rapport dialectique avec les secteurs professionnels sans être le relais de la profession. On était en mesure d'aider les jeunes, de découvrir de nouveaux talents bien que le dialogue soit parfois conflictuel. Je ne pense pas avoir modernisé le cinéma français mais d'avoir été un homme de dialogue aussi bien à l'intérieur de l'administration qu'avec les professionnels.
C'était l'époque où il y avait les enjeux de faire valider la législation française au niveau européen ainsi que les négociations internationales concernant le Gatt. Sans oublier que le cinéma français avait un problème au niveau de l'écriture des scénarios et la difficulté des producteurs indépendants de développer des projets. Comme on avait de l'argent, à chaque fois que surgissait un problème, on avait tendance à mettre en place une procédure nouvelle avec des soutiens et des critères. Une fois qu'on lançait une procédure, il fallait la réformer parce qu'on s'apercevait qu'avec les ans, une procédure administrative a beaucoup de défauts.
Ce qui est passionnant au CNC, c'est cette capacité d'adaptation de suivre ou quelques fois d'anticiper. En Tunisie, avec les moyens plus modestes, elle met en place une structure, le CNC, à la fois publique et en même temps indépendante du pouvoir qui n'est pas non plus le relais de la profession.
*Vous a-t-on demandé votre avis d'expert pour la création d'un CNC en Tunisie ?
Non, je suis trop vieux. Cependant, j'ai donné un coup de main après avoir quitté le CNC en France. Nous avons abordé la question des réformes. A Cannes, des professionnels tunisiens m'ont parlé du projet. La tâche revient à ceux qui sont actuellement à la tête du CNC. Ils disposent de qualité de dialogue avec les professionnels tunisiens.
*Quel regard portez-vous sur le cinéma français d'aujourd'hui ?
Je trouve qu'il y a quelques pesanteurs en rapport avec la nature même de cet art qui est lourd. Les jeunes cinéastes restent accrochés à la Nouvelle Vague, mais il se passe toujours quelque chose de bien. Avec 200 films par an, il y a au moins une vingtaine de bons films et une dizaine de jeunes cinéastes. Si tel n'est pas le cas, il faudrait donc tout arrêter.
*Quel est votre avis sur les films tunisiens ?
J'ai vu deux films à Cannes : « Laïcité, inchallah » et « Plus jamais peur ». L'un des deux ou les deux seront forcément présentés à la 9ème édition du festival des cinémas d'Afrique d'APT. Je prévois un programme de courts métrages de fiction qui ne sont pas liés à la révolution. Je compte sur Doc à Tunis pour construire un programme de documentaires. Nous allons rendre compte du cinéma et de ce que celui-ci peut dire sur la révolution. Nous jouerons la carte de la diversité. Nous organiserons trois soirées tunisiennes et quatre égyptiennes.
Propos recueillis par Inès Ben Youssef


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