Par Adel LATRECH L'assassinat odieux et crapuleux du prêtre salésien de La Manouba a été dénoncé par le ministère tunisien de l'Intérieur qui, à l'occasion, a exprimé sa profonde tristesse en accusant un groupe de terroristes fascistes aux orientations et appartenances extrémistes. L'on est en droit de s'interroger sur l'inertie de ce même ministère lorsqu'un groupe d'obscurantistes s'est permis la liberté d'aller haranguer nos compatriotes de religion juive, se trouvant à l'intérieur de la grande synagogue, avec des slogans antisémites et haineux hurlés à tue-tête. L'intervention des forces de l'ordre était à ce moment-là indispensable et fort à propos pour mettre fin à ce flot d'invectives et faire cesser ces débordements extrêmement graves qui nous ont fait douter sérieusement de la tolérance religieuse dont s'est prévalu jusqu'ici notre pays. De tels actes, outre le fait qu'ils constituent une dénégation totale et absolue des principes à la base même de la tolérance, sont susceptibles de nous attirer de vifs reproches de la part de la communauté internationale et, aussi, d'exposer la nation à un désaveu général en lui faisant encourir la réprobation et en la couvrant d'opprobre. Le tourisme tunisien, générateur de dividendes non négligeables faisant vivre près de 400.000 Tunisiens, ne s‑'est toujours pas remis des conséquences du 14 janvier. Il doit nécessairement subir les conséquences fâcheuses des retombées politiques de ces événements. C'est justement ce que cherchent ces illuminés de salafistes, des égarés qui soutiennent avec une foi aveugle de retour en arrière avec une possible émergence d'un califat islamique. Aux Tunisiens de se présenter en front uni et solidaire contre l'intolérance et le fanatisme religieux qui vise à asservir la femme et à la réduire à sa plus simple expression, celle d'être soumise à la volonté de l'homme, son seigneur et maître, désormais libéré de la contrainte de se limiter à une seule et unique épouse. Aux Tunisiens de s'opposer vivement à ce courant intégriste, sournois et fourbe, qui agit insidieusement en inoculant son venin dans le corps d'un large pan d'une société pas assez consciente et mûre pour faire face au péril qui la guette. Que l'on sache et comprenne une bonne fois pour toutes que les partis qui se réclament des préceptes coraniques sont fondamentalement antidémocratiques et qu'ils visent tous, et en dernier lieu, à établir la chariaâ islamique. A bon entendeur…