Les ressortissants qui fuient la Libye et qui étaient parqués, hier matin, au poste-frontière de Ras Jedir dépassent les 18.000, nous dit-on. Egyptiens dans leur majorité en plus de quelques Algériens, Soudanais et Mauritaniens. Des dizaines de bus et des véhicules privés sont mis à leur disposition pour les évacuer vers Zarzis et Médenine. Leur rapatriement est prévu dans les heures qui viennent, par voie aérienne, à travers l'aéroport international Jerba-Zarzis, mais aussi, par voie maritime, avons-nous appris, puisque deux grands bateaux égyptiens sont en direction du Sud-Est tunisien. En outre, un bus chargé de Mauritaniens, Tchadiens et Soudanais et plusieurs voitures libyennes sont également arrivés à Ben Guerdane, en provenance du poste frontalier de Dhhiba, dans le gouvernorat de Tataouine. Mais la situation humanitaire et sanitaire dans les environs de Ras Jedir frise la crise. Entassés les uns sur les autres, enfants, vieillards, hommes et femmes, ils sont des milliers. Imaginez même la quantité d'eau potable qu'il leur faut. L'Armée nationale, la Protection civile, le Croissant-Rouge et le conseil local de la révolution travaillent 24h sur 24h. Et malgré les efforts qu'ils déploient et le nombre de bénévoles, ils sont submergés par cette affluence record. A Zarzis, les six lieux d'hébergement mis à la disposition de nos frères égyptiens sont archicombles. D'autres arrivants affluent sur la ville et errent un peu partout, avec leurs bagages, se permettant parfois d'entrer sans gêne chez les familles zarzissiennes.