Dans une conférence de presse organisée hier au siège du Mouvement Ettajdid, M. Ahmed Ibrahim, ministre démissionnaire du gouvernement provisoire, a expliqué sa démission par sa volonté et celle de son parti de servir au mieux le peuple tunisien, sa jeunesse et sa révolution démocratique. Il a ainsi estimé qu'il serait, pour cela, en meilleure position en dehors du gouvernement. Il a indiqué qu'il s'honorait d'avoir participé au gouvernement provisoire, avec enthousiasme et sérieux, et d'avoir fait tout son possible pour concrétiser les objectifs de la Révolution tunisienne. Il a réitéré sa considération pour l'action qu'a menée M. Mohamed Ghannouchi. «Nous avons fait beaucoup de choses avec lui, mais les ministères étaient envahis et harcelés par des centaines de personnes aux revendications multiples, de sorte que notre rôle en faveur du processus de réforme politique n'a pu être assumé comme il l'aurait fallu». Dans sa lettre de démission, M. Ahmed Ibrahim a exprimé au Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, ses sentiments de profond respect et son engagement renouvelé ainsi que celui de son parti à servir la patrie et à militer activement, avec responsabilité et abnégation, au service des nobles objectifs de la révolution. Répondant aux questions des journalistes, le premier secrétaire du Mouvement Ettajdid a indiqué que son parti ne recherchera jamais la rupture et qu'il appuiera avec ferveur toutes les décisions allant dans le sens de l'intérêt du peuple tunisien et des attentes de la révolution, notamment l'édification d'un système politique démocratique qui donne la parole au peuple. Expliquant que «personne n'a le droit de s'approprier la révolution ou de parler au nom du peuple, dans une surenchère qui menace de mettre le pays en danger». Précisant que «seules des élections parfaitement démocratiques pourront désigner qui est en mesure de parler au nom du peuple». A une question insinuant qu'il aurait quitté le gouvernement parce que les ministres ne pourront par se porter candidat aux prochaines élections, M. Ibrahim a expliqué qu'il n'avait jamais pensé aux présidentielles lorsqu'il avait rejoint le gouvernement.