Lieu, l'hôpital Fattouma-Bourguiba à Monastir. Un espace qui s'offre, à l'occasion de son centenaire, un livre écrit par le journaliste et documentaliste Mohamed Bergaoui. "J'ai toujours pensé et dit que le centenaire de l'hôpital Fattouma Bourguiba de Monastir doit être marqué d'une pierre blanche", c'est ainsi que l'auteur entame son ouvrage qui retrace les cent ans de cet établissement. De 1910 à 2010, l'hôpital et ceux qui y ont travaillé ont été témoins d'un siècle d'Histoire, illustré de photographies et de documents des archives de l'hôpital. Ce qui était, en 1905, l'infirmerie dispensaire de Monastir est peu à peu devenu l'un des plus grands hôpitaux de la Tunisie. Un endroit qui a connu le protectorat et ses années difficiles, avec surtout ce que nous raconte Mohamed Bergaoui sur les assassinats commis par les gendarmes et les efforts du personnel entre médecins et infirmiers pour limiter les dégâts. Leur combat est une occasion pour tisser les portraits et le quotidien des habitants de la ville à l'époque. Des portraits de personnages qui sont restés dans les mémoires, par le mal qu'ils ont causé, tel le controversé Caïd Ladjimi. D'autres, héroïques, se manifestent à travers les relations médecins-patients, et au sein du personnel même, parmi lequel on comptait beaucoup d'étrangers. Autrement, ce livre ne néglige aucun aspect de la vie à l'hôpital entre 1910 et 2010. Documents et illustrations à l'appui, l'auteur nous montre comment se faisait la gestion administrative et personnelle de l'établissement et comment, après l'Indépendance, de nombreuses améliorations lui ont été apportées pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Egalement, cet ouvrage dédié à un hôpital qui porte le nom d'une femme, celui de la mère du président Bourguiba, ne néglige point de retracer le combat des femmes dans le domaine de la santé et dans l'indépendance du pays. Il cite entre autres Habiba Hannachi, la première infirmière musulmane à travailler dans la période du protectorat français ou encore la militante Néjia Khlifa, qui a intégré l'hôpital de Monastir en 1975.