La commune de Kairouan, créée en 1887, s'étend sur une superficie de 3.000 ha. Plusieurs projets urbains ont été réalisés pour embellir la cité, notamment au niveau de l'infrastructure de base. Malgré tous ces efforts, les habitants continuent de se plaindre des insuffisances encore existantes, notamment au niveau de l'infrastructure routière, du flot incessant de camions transportant des matériaux de construction et traversant le centre-ville à longueur de journée, de l'existence d'abattoirs clandestins, de constructions anarchiques et de cheptel audacieux qui trouve sa nourriture dans les clôtures verdoyantes ou dans les feuillages des arbres d'alignement. «Et pourtant, il existe des lois qui interdisent l'élevage dans les périmètres communaux. Encore faut-il trouver une issue à ce phénomène social», nous dit Wissem Yousfi, jeune professeur de gestion. Mais ce qui irrite le plus les citoyens et les usagers des routes urbaines, c'est l'encombrement au centre-ville généré par l'aménagement en 2009 de la place Bab Jelladine transformée en deux esplanades qui remplacent l'ancien parking réservé auparavant au stationnement des taxis, des voitures particulières et des bus touristiques. Ainsi, la circulation est devenue de plus en plus encombrante. Les embouteillages sont partout et les usagers rencontrent d'énormes difficultés pour se rendre d'une rue à une autre. En fait, la place des Martyrs a perdu de sa vivacité en l'absence d'un parking pour ceux qui désirent visiter les souks de la Médina. En plus, le remplacement du bitume dans ce projet «présidentiel» a davantage compliqué la situation car les pierres taillées ne sont pratiques ni pour la marche à pied ni pour les pneus des véhicules. Ali, un jeune chauffeur de taxi, trouve que c'est un grand problème que les élus municipaux sont appelés à résoudre : «En outre, le nombre de parkings reste insignifiant à Kairouan, surtout si l'on tient compte du nombre de voitures circulant en ville. Il faudrait aménager de nouveaux parkings pour rendre la circulation plus fluide…».