«L'argent est aux banques ce que la dignité est aux Tunisiens», «notre argent chez vous, le chômage chez nous», «mon argent, ma dignité, pas besoin de charité», «le recel est un crime» et «vos rues sont propres mais vos banques....», sont les principaux slogans scandés par les manifestants, hier, devant l'Ambassade de Suisse à Tunis. Les participants à cette manifestation pacifique, organisée à l'initiative de l'Association tunisienne pour la transparence financière (Attf) avec le concours d'ONG, ont réclamé la restitution de l'intégralité des fonds illicites placés par l'ancien président et son clan aux banques helvétiques étatiques et privées. Ils ont adressé, à cet égard, une pétition à l'ambassadeur de Suisse à Tunis, appelant les autorités helvétiques à restituer tous les biens mobiliers et immobiliers détenus en Suisse par le président déchu, sa famille, son entourage et ses collaborateurs. Les manifestants ont demandé, également, au diplomate suisse d'informer les autorités tunisiennes et l'opinion publique de la totalité des avoirs dérobés au peuple et de faire part, aux autorités politiques et financières helvétiques de l'urgence de leur restitution au futur gouvernement élu, afin qu'il puisse mettre en œuvre ses plans d'action. Au terme d'un entretien qui a eu lieu, en marge de cette manifestation, entre M. Sami Remadi, président de l'Attf et M. Pierre Combernous, ambassadeur de Suisse à Tunis, M. Combernous a déclaré à la TAP que «les notoriétés et le peuple suisses sont» très admiratifs" de ce que la Tunisie est parvenue à réaliser jusqu'à maintenant». Le diplomate a rappelé que, depuis le 19 janvier 2011, la Suisse a pris des mesures pour s'assurer que tous les fonds illicites d'origine tunisienne soient gelés, et ce, en illustration de l'engagement du gouvernement helvétique à apporter son soutien au peuple tunisien. «La Suisse, a encore déclaré M. Combernous, est prête à suivre, en coopération avec les autorités tunisiennes judiciaires et bancaires, les traces des avoirs illicites du président déchu et de son clan, à les identifier «clairement», à les saisir et à les restituer au moment venu». «La mobilisation citoyenne et celle des ONG est d'une très grande importance, pour hâter le processus de restitution, que ce soit du côté tunisien que du coté suisse» a-t-il conclu.
