Pour son troisième concert, tenu mercredi, au Centre culturel et sportif d'El Menzah, le festival méditerranéen de la guitare a proposé à son jeune public trois groupes tunisiens qui ont assuré la première partie du Suédois Mattias Eklundh et sa «Freak» guitare. Sa bande, les «Freak Kitchen», qui devait l'accompagner, n'a pu faire le déplacement. Tout jeunes, d'âge comme d'expérience, les «This Dead Hour» ont été les premiers à monter sur scène. Leur formation date d'un an et ils préparent leur premier album. Leur musique se place entre metalcore et deathcore. Le public a eu droit à six morceaux, entre leurs propres compositions et des reprises des classiques du genre. Ils sont parmi les rares groupes metal tunisiens à avoir une fille parmi ses membres. Les «Carthagena» ont pris ensuite la relève. Leur entrée sur scène a été marquante. En compagnie de Mohamed Ali Ben Jemâa, ils ont déchaîné les foules sur les rythmes du titre Ana fhemtkom. Le résultat, à la rencontre du rap et du rock, a donné un air différent à la chanson. Exil est le deuxième titre à avoir été interprété. Ce groupe, qui a déjà à son actif un album et trois années de carrière, a montré qu'il n'a pas peur des expérimentations musicales. En effet, après la ballade rock Guilty, il a joué deux compositions aux influences orientales où les percussions soutenaient à merveille, la guitare, la basse et la batterie. Le dernier groupe tunisien, les «Brabra Generation», a aussi réussi son entrée sur scène en interprétant l'hymne national tunisien. Sa musique est caractérisée par des influences reggae et gnawa, grâce à des instruments de percussion africains. Deux voix se relayent au chant, en dialecte tunisien, avec des textes qui appellent à la paix et à l'amour et des chansons à caractère patriotique. Le groupe a terminé son programme par son tout nouveau titre, haut en rythmes, Sidi Ben Salem. Le plat principal de la soirée, servi par Mattias Eklundh, n'était pourtant pas le plus fameux. Après avoir salué le public et présenté ses éloges à la révolution tunisienne, le guitariste a expliqué que les membres de son groupe n'ont pas pu l'accompagner et qu'il devra avoir recours à du play-back. Avec son instrument et des boutons de sa boîte à rythmes, il est passé d'un titre à l'autre en expliquant à chaque fois son histoire. En bon guitariste, il a jonglé avec les genres. Sa spécialité semble être les remake rock de célèbres titres latinos, comme La mamba et Samba Caramba. Il n'empêche que l'on s'attendait à mieux de la part d'un festival qui se veut l'événement international en Tunisie. Au bout de cette soirée, les grands gagnants restent les jeunes groupes tunisiens qui ont le mérite de chercher à s'approprier, à leur manière, le metal. ------------------------------------------------------------------------ Ce soir, «Acid bass friday» à l'Acropolium Aujourd'hui, le festival méditerranéen de la guitare propose, à partir de 19h00, une soirée à l'Acropolium de Carthage, sous le signe «Acid bass friday». Place, en effet, à la musique électronique avec des artistes que l'on a déjà vus dans des festivals, comme le FEST et dans d'autres manifestations culturelles. Il s'agit des tunisiens Krux, Dirty Vega et VJ Apachon, que vous pouvez découvrir sur leurs myspace, en attendant de les voir sur scène.