Sur les 38 millions d'habitants que compte la Pologne, environ 88,4%—selon le recensement de 2007— sont des catholiques. Le reste de la population est composé d'agnostiques ou de personnes appartenant à différentes minorités religieuses. Pour ce qui est des musulmans, leur nombre s'élève à quelque 40.000 personnes. La Pologne est le premier pays d'Europe où l'episcopat a établi un conseil des catholiques et des musulmans qui organise, depuis déjà 11 ans, des rencontres sur le thème du dialogue interreligieux. C'est dans ce cadre qu'a été célébré le XIe jour de l'Islam dans l'Eglise catholique. Plusieurs personnalités ont assisté à cette cérémonie, dont des prêtres, des évêques, des journalistes et des représentants de la société civile. Evidemment, le mufti de la République polonaise, M. Ahmed Tomasz Miskiewicz, était également présent, en compagnie d'un certain nombre d'imams et de représentants des ambassades des différents pays islamiques. Nous avons même eu la grande surprise de rencontrer, au cours de cette fête, une religieuse polonaise, Sœur Alicia, qui avait passé deux ans en Tunisie. Ce fut une occasion, cette année, de débattre d'un thème d'une importance majeure: "Catholiques et musulmans ensemble pour combattre la violence entre les adeptes des différentes religions". Ce sujet est toujours d'une actualité brûlante dans le monde actuel, où l'on parle de plus en plus de dialogue interreligieux, de respect réciproque, de droits de l'Homme et de liberté de confession. Au cours de cette manifestation, divers exposés ont été présentés par des catholique et des musulmans, exposés suivis de débats sur la violence et les moyens de la combattre. Parmi ces exposés, il y a lieu de relever celui, fort intéressant, présenté par M. Boguslaw Zagorski. Pour ce Polonais converti à l'Islam depuis 1975, seul le cas de légitime défense justifie, en Islam, le recours à la force ou à la guerre. Il a également souligné que, dans la langue arabe, Jihad ne veut point dire : "guerre sainte". Il s'agit là d'une interprétation due à une mauvaise traduction, d'autant qu'aucune guerre ne saurait être sainte! Monsieur Zagorski, grand connaisseur des pays arabes et de l'Islam, est profondément fasciné par Ibn Khaldoun, "auteur qui se distingue par sa profondeur de pensée et par ses réflexions judicieuses sur le développement des nations". Au cours de cette cérémonie, une grande place a été, évidemment, réservée à la lecture de la Bible et du Coran. Puis a eu lieu la prière qui s'est terminée par l'échange des expressions de paix. A la fin de la cérémonie, tout le monde est passé à table pour un excellent dîner. En guise de souvenir, les invités eurent chacun droit à un exemplaire du saint Coran. La prochaine rencontre aura lieu, comme à l'accoutumée, à Varsovie , le 26 janvier 2012.