JOS (Reuters) — Des combats entre chrétiens et musulmans du Nigeria ont fait 464 morts en quatre jours, rapportaient hier l'organisation Human Rights Watch et un responsable religieux musulman. Les fusillades se sont calmées dans la ville de Jos mais des tirs sporadiques se font entendre dans d'autres zones de l'Etat du Plateau, dans le centre du pays. Human Rights Watch évalue à 65 le nombre de victimes chrétiennes. Muhammad Tanko Shittu, un responsable musulman chargé des inhumations, qui avait dans un premier temps fait état de 177 victimes côté musulman, a indiqué qu'au moins 222 autres cadavres avaient été découverts dans deux mosquées de la périphérie de la ville. Des centaines de soldats et de policiers ont été déployés à Jos, capitale de l'Etat, pour y faire respecter un couvre-feu de 24 heures, laissant les rues désertes et les magasins fermés. Le bilan officiel, établi par la police, fait état de 20 morts, 40 disparus et 168 personnes arrêtées depuis dimanche. Le principal hôpital de Jos est débordé et recense une très grande majorité de victimes par balle. Les violences ont éclaté à la suite d'un différend concernant la reconstruction d'habitations détruites dans des heurts, en novembre 2008. Jos est régulièrement sujette aux affrontements religieux, comme en 2001 et en 2008, où respectivement 1.000 puis 700 personnes ont péri selon Human Rights Watch. Les populations musulmane et chrétienne sont sensiblement de même taille au Nigeria, un pays toutefois profondément empreint d'animisme.