A défaut de gros moyens, le CAB se rabat sur la formation et la prospection Bien que la préparation des travaux de l'assemblée générale élective soit au centre de toutes les attentions ces jours-ci à Bizerte, on continue à s'entraîner très sérieusement aussi bien chez les jeunes qu'en équipe senior. Apparemment, rien ne vaut le travail soutenu pour progresser, le côté administratif ne devant pas déstabiliser outre mesure les joueurs. C'est en tout cas ce que pense l'ex-régisseur bizertin des années 70, Abdeljellil Mahouachi, actuellement recruteur-entraîneur-observateur au CAB, secondé dans sa fonction par le non moins célèbre Larbi Baratli. «Si les Nordistes n'excellent pas comme ce fut le cas la saison passée, c'est parce que l'équipe ne possède pas un véritable avant-centre. Il faut avoir des attaquants qui se complètent, chacun s'imposant par ses qualités». Du temps de Abdeljellil Mahouachi justement qui se distinguait, lui, par sa vision du jeu, Othmane Mellouli excellait dans le jeu de tête, Ali Mfarej par sa combativité, Mansour Shaïeh par sa technique, Mounir Mejri par sa vitesse et son sens du but et Hamda Ben Doulet par sa clairvoyance, sans oublier bien évidemment Mourad Gharbi, un véritable métronome. Avec de tels talents, le spectacle était garanti. Or, cette race de joueurs a disparu. L'équipe actuelle ne renferme pas, en son sein, des éléments d'exception. Elle est tout juste moyenne. On sillonne la région L'ex-régisseur du CAB, A. Mahouachi, attribue ce déficit «au niveau de la formation, à l'instabilité, aux méthodes de travail différentes au niveau du staff technique dans les catégories des jeunes. Chez les écoles, minimes et cadets, on travaille beaucoup la puissance, le tactique, l'emplacement, et on inculque la rage de vaincre. Quand un joueur dans ces petites catégories néglige un quelconque maillon de la chaîne, tôt ou tard, cela se ressent dans le jeu», précise-t-il. Des joueurs qui n'ont pas beaucoup de qualités ne peuvent pas être créatifs. On compense alors ces carences par le côté physique, le jeu devenant ainsi engagé et décousu. Il s'agit, aujourd'hui, de défendre plus que de prendre l'initiative du jeu. Le premier souci est de ne pas perdre. La meilleure solution, voire la seule, pour avoir des joueurs de talent est de se mettre de nouveau à travailler au niveau des jeunes selon Mahouachi. «Nous sillonnons tous les stades de la région pour repérer des jeunes. De Mateur à Ras Jebel en passant par Menzel Bourguiba, Tinja, Menzel Abderrahamne, Menzel Djemil et Zarzouna. Quand un club n'a pas les moyens de concurrencer ceux qui sont très huppés, il faut se rabattre sur la formation». Et on est rarement perdant au change!