AL QODS OCCUPEE (Reuters) — Les pressions internationales n'empêcheront pas Israël de poursuivre ses constructions à Al Qods-Est "comme l'ont fait tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans", a affirmé hier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la veille d'un déplacement à Washington. Le chef du gouvernement israélien a précisé qu'il avait écrit à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton pour lui faire part de sa détermination. "Notre politique à propos d'Al Qods (Jérusalem) est la même que celle qui a été suivie par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans, elle ne change pas. En ce qui nous concerne, construire à Jérusalem, c'est comme construire à Tel Aviv", a-t-il ajouté. "Je crois qu'il est d'une grande importance que ces choses-là sortent du domaine du simple commentaire et de la spéculation. J'ai en conséquence écrit une lettre, de ma propre initiative, à la secrétaire d'Etat (américaine) afin que les choses soient claires comme du cristal." Hillary Clinton et Benjamin Netanyahu s'étaient déjà entretenus au téléphone jeudi dernier afin de tenter de calmer les tensions provoquées par le projet de construction de 1.600 nouveaux logements dans la colonie juive de Ramat Shlomo, un secteur proche d'Al Qods-Est annexé par Israël après la guerre des Six-Jours de juin 1967. L'annonce de ce projet a fait capoter la reprise des négociations de paix indirectes entre Israéliens et Palestiniens, suspendues depuis décembre 2008. Discours à Washington devant l'Aipac Hillary Clinton, qui avait jugé "insultante" la décision israélienne de construire de nouveaux logements à Ramat Shlomo, a déclaré, sans plus de précisions, que Netanyahu avait répondu de façon "utile et fructueuse" à ses préoccupations. Selon les médias israéliens, Hillary Clinton a exigé qu'Israël mette de côté ses projets de construction dans la colonie de Ramat Shlomo. Israël considère Al Qods comme sa capitale indivisible, ce que ne reconnaît pas la communauté internationale. Les Palestiniens, quant à eux, veulent faire d'Al Qods-Est, la partie arabe de la ville, la capitale de leur futur Etat. Benjamin Netanyahu devait quitter Israël hier soir pour se rendre à Washington, où il prendra la parole devant le puissant groupe de pression pro-israélien Aipac et rencontrera des dirigeants du Congrès. Le secrétaire général des Nations unies, Ban ki-Moon, qui s'est rendu hier dans la bande de Gaza, a déclaré que Netanyahu rencontrerait également le président Barack Obama, mais cet entretien ne figure pas au programme officiel de la visite du chef du gouvernement israélien. Dans sa lettre à Hillary Clinton, Netanyahu a souligné, tout en approuvant des discussions indirectes, que les questions centrales opposant Israéliens et Palestiniens — comme les frontières et l'avenir d'Al Qods — ne pourraient être réglées que dans des négociations en tête à tête. Avant de partir pour Washington, Netanyahu devait rencontrer l'émissaire du Président Obama au Proche-Orient, George Mitchell, qui plaide pour la tenue rapide de ces discussions indirectes, dites "de proximité".