Le Temps-Agences - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé hier que "la construction continuera à Jérusalem", y compris dans le secteur à majorité arabe annexé, alors qu'Israël est sous le feu des critiques internationales, en particulier américaines. "La construction continuera à Jérusalem, comme cela a été le cas pendant ces 42 dernières années", depuis la conquête et l'annexion par Israël de Jérusalem-est en 1967, a déclaré Netanyahu devant le groupe parlementaire de son parti, le Likoud (droite). "Le gel de dix mois de la construction en Judée-Samarie (nom biblique de la Cisjordanie) prendra fin à l'échéance prévue", a-t-il ajouté, en référence au moratoire partiel et temporaire sur la colonisation juive en Cisjordanie occupée annoncé fin novembre. Cette déclaration va rassurer les formations de droite de sa coalition sur lesquelles s'appuie Netanyahu, chef du Likoud. La coalition de droite formée par le Likoud regroupe 74 des 120 députés au Parlement. Le Parti travailliste (centre-gauche) du ministre de la Défense Ehud Barak, fait partie de la majorité avec 13 élus. Israël est plongé dans la pire crise de confiance depuis des décennies avec son grand allié américain. La crise a éclaté quand le ministère israélien de l'Intérieur a annoncé, durant la visite la semaine dernière du vice-président américain Joe Biden, un projet de construction de 1.600 logements à Ramat Shlomo, un quartier juif orthodoxe à Al Qods-est. Plusieurs membres de l'équipe Obama, dont M. Biden, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le principal conseiller du président, David Axelrod, ont ensuite critiqué en termes très durs ce projet immobilier à Al Qods-est et le moment choisi pour l'annoncer. L'ambassadeur d'Israël à Washington, Michael Oren, a été convoqué vendredi au département d'Etat. Cité hier par les médias israéliens, il a estimé que cette crise est "la plus grave depuis 35 ans" quand les Etats-Unis avaient contraint Israël à un retrait partiel du Sinaï égyptien, alors occupé par Israël. Netanyahu et Mme Clinton doivent tous deux prendre la parole lors de la conférence annuelle de principal lobby juif américain, l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), prévue à Washington du 21 au 23 mars courant.