Par Mohamed Nasrallah TURKI Le point de presse tenu par M. Saïd Aïdi, ministre de l' Emploi et de la Formation professionnelle en date du lundi 4 avril 2011, fait ressortir les grandes lignes suivantes : A travers les interventions des mécanismes de la politique active de l'emploi, un programme dit Amel, destiné aux diplômés du supérieur, va permettre de prendre en charge 200 mille jeunes moyennant une indemnité de 200 Dinars par mois durant une année soit (200 Dinars* 200 mille*12)=480.000.000 Dinars Or, actuellement, dans le marché de l'emploi, 520 mille demandeurs d'emplois sont recensés dont 160 mille sont des diplômés du supérieur (127 mille ont déposé des dossiers pour bénéficier du programme Amel), alors que le reste, soit 360 mille (520 mille —160 mille) sont des jeunes non diplômés, dont uniquement 40 mille (200 mille —160 mille) vont pouvoir bénéficier du programme Amel avec une indemnité de 200 Dinars. On est resté ainsi sur notre soif avec plusieurs interrogations: - Parmi ces 40 mille jeunes non diplômés, qui va bénéficier de l'indemnité de 200 Dinars ? -Que va-t-on programmer pour les jeunes non diplômés qui ne pourront pas bénéficier de cette indemnité de 200 Dinars, soit un nombre de jeunes de 320 mille (360 mille—40 mille)? Monsieur le ministre précise, par ailleurs, qu'outre ce programme Amel, les montants alloués aux programmes «d'utilité publique» dans les régions seront doublés afin d'en augmenter le nombre de bénéficiaires. On se pose des questions alors sur le genre de programme d'utilité publique, sur les régions concernées en priorité, et sur la provenance des montants qui y seront alloués et qui seront doublés pour cette catégorie de jeunes non diplômés et sans emploi au nombre de 320 mille. Enfin, le programme Amel va nécessiter une enveloppe de 480.000.000 Dinars pour les 200.000 jeunes diplômés du supérieur. Là également, on se demande sur la provenance de cette ressource: est-il question de la loi de finances de 2011, du fonds 26-26 ou 21-21 ou encore des aides des pays et organismes internationaux? D'un autre côté, on se demande si ces programmes de développement vont être financés par le biais de la récupération des ressources pillées et existantes en Tunisie en attendant la récupération des ressources sorties du pays d'une manière illégale. En somme, nous avons remarqué que les volets financement et mobilisation des ressources n'ont pas été suffisamment développés dans le point de presse tenu par M. Saïd Aïdi, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle.