Correspondance de Washington • La croissance mondiale sera de 4.5% pour 2011 et 2012 • 2.5% pour les pays avancés, 6.5% pour les pays émergents et 4.3% pour le Moyen-Orient Les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale se déroulent cette semaine à Washington sous le signe du «rééquilibrage de la croissance mondiale». Estimée à 4.5% pour 2011 et 2012, 2.5% pour les pays avancées et 6.5% pour les pays émergents, «la croissance mondiale ne peut être forte sans rééquilibrage», a précise M. Olivier Blanchard, économiste en chef au FMI, lors de la conférence de presse inaugurale tenue aujourd'hui à Washington. «Le rééquilibrage, a-t-il précisé, n'est pas en train de se faire aussi rapidement que nous le souhaitons. Et il faut encore plus d'effort pour soutenir l'exportation, la consommation et l'investissement». Se félicitant de signes de reprise pour l'économie mondiale, M. Blanchard a reconnu qu'il existe un déséquilibre et que cette reprise ne profite pas à tous les pays de la même façon. Il a également noté que «contrairement à ce que nous écrivions et déclarions par le passe, le réajustement macro-économique ne se limite plus à la modification du taux d'intérêt…» Le responsable du FMI explique par ailleurs que le défi n'est pas le même pour tous les pays. Il s'est par exemple appuyé sur l'augmentation de la demande extérieure pour les économies qui observent une baisse de la demande. Pour certains pays émergents en Asie et en Amerique latine, il faut plutôt éviter la surchauffe par un contrôle plus poussé sur les mouvements des capitaux. Il faut également surveiller la répercussion de la hausse des prix du carburant et des matières premières sur l'inflation. Le risque pour l'économie mondiale est de retomber dans une crise de confiance, a-t-il estimé, à défaut d'un «rééquilibrage budgétaire», précisant que ce risque, même s'il existe, n'est pas fort, mais qu'il faut lui donner l'importance nécessaire. Pour l'Afrique et le Moyen-Orient, les nouvelles sont plutôt bonnes. Pour l'Afrique, plusieurs pays sont favorables à une croissance soutenue, sans risque de surchauffe, a fait savoir M. Abdul Abiad, économiste du FMI. Il a également noté que la croissance sera de l'ordre de 4.3% au Moyen-Orient en 2011, contre 3.8% en 2010, précisant que la hausse des prix des hydrocarbures profite à certains pays, alors que certaines autres font face aux défis des troubles sociaux, dont l'effet est considérable sur le tourisme, l'investissement direct étranger et la consommation locale. Le rassemblement du printemps du FMI et de la Banque mondiale est un événement annuel, constitué de réunions du Comité du développement, forum conjoint de la Banque mondiale et du FMI, et du Comité monétaire et financier international du FMI, qui font alors le point sur les activités de ces deux institutions. La semaine du printemps comprend également des conférences, des séminaires et des séances d'information sur toutes les régions du monde. Celle relative au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord est attendue le vendredi 15 avril sur le thème : «Jeunes, emplois et croissance solidaire dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord».