Sans crier gare, Ziad Derbali est reparti. Encore un recrutement avorté… Le secrétaire général de la jeunesse sportive kairouannaise, Habib Gharbi a pris acte de l'absence prolongée et sans autorisation de l'ancien arrière central de l'Espérance Sportive de Tunis. L'entraîneur, Mourad Okbi précisera, de son côté, que Derbali souffre d'une blessure chronique et mal soignée‑: «Désormais, ce joueur ne fait plus partie de notre effectif». En fait, selon nos informations, derrière l'opération de prêts de deux ex-sociétaires de l'EST (Derbali et Borhène Ghannem dont le contrat avait été résilié) se trouvent des dirigeants et non des techniciens. L'histoire de Derbali est suffisamment révélatrice. Arrivé à Kairouan physiquement diminué et à court de compétition, et sur recommandation du médecin du club, il a été soumis à des soins intensifs et à un programme de rééducation. De quoi lui redonner suffisamment de forces pour réintégrer le groupe et prendre part à des bribes de matches amicaux, au cours de la longue trêve. Malheureusement, suite aux contacts physiques souvent musclés, il a contracté à nouveau une méchante blessure qui l'a éloigné des entraînements et l'a obligé à observer (encore !) un long repos, en attendant qu'il recouvre le plus tôt possible l'essentiel de ses moyens et qu'il puisse prêter main forte à ses nouveaux coéquipiers. Hélas, on dut rapidement déchanter, puisque près de trois mois d'entraînements, jalonnés de soins intensifs et de périodes de rééducation n'ont pas suffi à le remettre sur pied. Découragé, il a préféré prendre la poudre d'escampette. Ainsi les deux seuls joueurs engagés dans le cadre d'un prêt, lors du dernier mercato, n'ont pas fait long feu. Quant au Camerounais Baldwin Ngwa, recruté quelques heures avant la date fatidique, il a été débouté par la Fifa, pour dépassement des délais de rigueur. Et pour ne pas le sacrifier, le staff technique a recommandé de le maintenir dans l'effectif en attendant la régularisation de sa situation à l'intersaison. Un lourd passif Jamais, auparavant, la JSK n'avait accusé pareil déficit et n'a accumulé autant d'échecs côté recrutements. Et pour cause ! Déjà sous l'ère de Habib Mejri et de Soufiène Hidoussi, de nombreux joueurs recrutés à coups de dizaines de millions ont été remerciés ou évincés du groupe pour rendement insuffisant, indiscipline ou incompatibilité d'humeur. Il s'agit de N.Thlijani (ex-EGSG), L.Ouertani (ex-CA), I.Rouatbi (ex-ESS), W. Tayeb (ex-EST), l'Algérien Ben Chérifa, M.Bouzidi (ex-CSS), A.Dkhilalli (ex-ASK) et S.Jabnoun (ex-EZS). Sans oublier les deux joueurs prêtés par la JSK et encore sous contrat, à savoir S.Ben Rejeb et H.Dardouri et les deux derniers engagés par la JSK, en l'occurrence Ghannem et Derbali, rentrés à Tunis. Cette question des recrutements hâtifs et non ciblés refait surface dans l'entourage du club aghlabide chaque fois qu'il y a départ ou rupture de contrat d'un joueur. Mais c'est toujours pour rappeler que, à défaut d'une structure technique compétente en la matière et capable de faire des choix réfléchis, la JSK a payé un lourd tribut pour des recrutements sans lendemain.