Jeudi dernier, La salle du Mondial a accueilli un public nombreux, formé essentiellement de jeunes venus découvrir les deux films documentaires intitulés respectivement La main et la voix, de Anush Hamzehian, et Faces de Gérard Maximin, programmés pour cette deuxième journée du festival Doc à Tunis. Pendant deux heures, les amateurs de cinéma et du genre documentaire ont pu suivre deux films ayant pour thématique le divertissement, sans doute dans le but de s'éloigner de l'actualité et de la révolution. Ils nous ont présenté un monde un peu plus gai et le côté amusant dans la vie, où le ludique et le documentaire se joignent pour nous offrir deux heures de bonheur. La main et la voix est un documentaire qui tourne autour d'un jeu de société mondialement connu et qui remonte à l'Antiquité, à savoir le jeu de «la Morra». Ce jeu nécessite deux à quatre joueurs. En même temps que les autres, chacun lance une main devant lui, en présentant de 1 à 5 doigts et en criant le nombre de la somme de ses doigts et de ceux de ses adversaires. Anush Hamzehian, réalisatrice de ce film, a choisi de nous offrir, pendant une heure, un voyage à travers le temps et l'espace, et de nous donner un aperçu général sur ce jeu pratiqué de Trentin au pays niçois, et du Frioul à la Corse, en s'arrêtant à la Sardaigne et les Marches. Elle a permis à ce public amateur de documentaires de découvrir les techniques de ce jeu avec tout ce qu'il révèle de violence, d'agressivité et d'énergie. Ce jeu est présenté comme un lieu où l'on met en valeur son ego par la voix et la main. C'est une forme de libération, une façon de s'exprimer par la rapidité et l'intensité par le biais d'un jeu de hasard très simple à l'origine, mais qui devient le symbole de la puissance, de l'agressivité, voire de la sauvagerie. Gérard Maximin, réalisateur de Faces, nous présente, dans ce film, un projet photographique où se joignent des visages venus de deux mondes différents, remplis de contradictions, de souffrance et d'espérance. C'est, en effet, un jeu de caricature intitulé «face to face», qui rassemble des personnages palestiniens et israéliens de différents métiers : des taximan, des enseignants, des professeurs… Les deux artistes, JR et Marco, collent de part et d'autre du mur de séparation le résultat de leur travail, de géants portraits photographiques de ces personnages. Par ce documentaire, qui appelle la paix, le réalisateur a voulu montrer que malgré les différences, les Palestiniens et les Israéliens sont assez semblables pour se comprendre et vivre ensemble.