Cinéma 2 Docs: le grand écran Africart à Tunis propose, du 09 au 18 février, deux longs-métrages documentaires tunisiens : « Le silence » de Karim Souaki et « Mots d'après la guerre, Liban 2006″ de Anouar Brahem. A raison de trois séances par jour, -15H30, 18H30 et 21H00-, l'ensemble tenant 01H50. Mettre en avant le documentaire dans les salles de cinéma, procède en effet, de la volonté non seulement de faire connaître davantage ce genre de production cinématographique -essentiel dans le cinéma du réel-, auprès du public cinéphile, mais aussi une manière, de faire revivre les salles de cinéma, dès lors que le septième art ne devrait pas se limiter aux films de fiction. L'objectif apparaît tout aussi essentiel pour que le documentaire puisse retrouver ses lettres de noblesse, en tant que genre cinématographique à part entière, ainsi que sa place dans le circuit de diffusion commerciale. Deux films donc, à l'affiche pendant une dizaine de jours. L'un est réalisé par le musicien et compositeur Anouar Brahem, basé sur des témoignages -non dits- auparavant sur le Liban, dans la tourmente en 2006. Le second est mis en scène par un jeune cinéaste Karim Souaki sur le -non-dit-, tel que démystifié -sans tabou- par Jimmy, vivant lui même, avec le virus sida, un sujet classé tabou. Bien qu'il s'agisse de productions tunisiennes, les sujets et les lieux évoqués sont différents et cosmopolites. Leur point commun: le portrait. Avec des supports variés basés sur des témoignages sur la peur et l'espoir. De l'émotion sur la déchirure humaine engendrée par la maladie, dans « Silence » et la guerre, dans « Mots d'après guerre ». Les deux documentaires se dressent comme un regard ou encore un récit artistique sur la « Quête de la Vérité », en cherchant à comprendre les causes du silence. Telles que racontées par les artistes et intellectuels libanais, de tous horizons et de toutes confessions, sur la tragédie du Liban en cet été 2006. Et telles qu'elles sont déclinées dans l'engagement de Jimmy, un séropositif, en vue de combattre la maladie et la stigmatisation des malades dans une société qui n'a pas encore l'audace d'en parler. Voilà l'essentiel de deux films du cinéma du réel. Chercher, derrière la caméra, et à travers les images, les plans, la lumière et le son, à comprendre le sens et l'essence du silence. Objectif essentiel d'un documentaire. L'intérêt porté au genre documentaire trouve sa meilleure illustration dans la place importante qui lui est réservée dans les grandes manifestations cinématographiques tunisiennes, dont notamment les journées cinématographiques de Carthage. Dans leur 22ème session, les JCC 2008 ont sélectionné pour la compétition officielle, section vidéo pour les longs métrages documentaires, 16 films aux cotés de 18 longs métrages de la compétition officielle. Le deuxième prix dans cette section a été décerné d'ailleurs au film tunisien « Mémoire d'une femme » de Lassad Oueslati. Des séances spéciales ont été également organisées lors de cette fête du cinéma afin de faire découvrir des perceptions documentaires et des écritures variées qui ont pour dénominateur commun: le portrait. Sans oublier le festival international du documentaire de Tunis « Doc à Tunis », qui se veut un regard au pluriel sur l'aventure documentaire. D'ailleurs, « Mots d'après la guerre » (2007) a été présenté en première nationale lors de la troisième édition de la semaine du film documentaire en avril 2008. Ayant participé au 60ème festival du film de Locarno en Suisse 2007, à la 5ème session du festival international de Dubaï, il a été présenté en avant première mondiale à Beyrouth en septembre 2007. C'est le premier film d'Anouar Brahem dont la relation étroite avec le cinéma s'est tissée à travers son empreinte musicale sur les bandes d'un grand nombre de films qui ont marqué les annales de la cinématographie tunisienne telles que « Halfaouine » de Férid Boughdir, » Les silences du palais » et « La saison des Hommes » de Moufida Tlatli et « Sabots en or » et « Bezness » de Nouri Bouzid. « Le silence », (2008) est le premier film de Karim Souaki qui a à son actif deux courts métrages documentaires « Qui aime la vie » et « Histoire d'une femme ». Ce documentaire a été projeté en première mondiale aux JCC 2008 dans le cadre de la compétition officielle vidéo, avec mention d'honneur au personnage Jimmy pour ses efforts contre le sida. « Silence » fera partie de la sélection dans la deuxième édition du festival du cinéma tunisien à Paris, en mars 2009.