En moins d'un an, Moez Ben Chrifia est passé du statut de doublure à l'EST à celui d'un candidat à l'équipe de Tunisie Larbi Mejri qui s'entraîne seul à l'autre bout du terrain, jette un coup d'œil à son coéquipier, de retour vers les vestiaires. Et il y a sans doute dans ce regard autant d'admiration que d'envie à l'endroit du plus jeune gardien de la Ligue 1, Moez Ben Chrifia. De la finale retour de la Ligue des champions face à Mazembe à Radès, l'occasion de décrocher une première titularisation en Ligue des champions au match aller des éliminatoires des Jeux olympiques face au Malawi, le gardien «sang et or» Moez Ben Chrifia, a vu passer le temps et les épreuves comme on voit défiler le fil des vacances. Très vite. «Cela fait un petit moment que je sais que ça va vite, glisse-t-il, j'étais un illustre inconnu du grand public, il y a encore un an de cela, je me retrouve aujourd'hui titulaire avec l'EST et en équipe nationale olympique. C'est le bonheur», se réjouit-il. Il y a un peu plus d'un an, l'avenir à court terme de Ben Chrifia semblait davantage destiné à des chemins de traverse plutôt qu'à une aussi longue ligne droite : «C'était compliqué, car je voulais jouer en Ligue 1 mais les gardiens ne bougeaient pas et le club n'osait pas non plus me lancer. Il faut dire que je n'avais jamais évolué à ce niveau-là, car j'étais jeune. Et moi qui voulais tenter ma chance dans un club de L1, même en partant comme numéro 2. Malheureusement, Naouara a encaissé cinq buts lors de la finale aller de la Ligue des champions, et on connaît la suite». «Je ne vais pas m'imposer une pression inutile» La suite, c'est la finale retour, suivie d'une titularisation permanente avec l'EST et une convocation en équipe de Tunisie olympique : «En m'entraînant sous les ordres de Tizié, un grand monsieur et un grand professionnel, j'ai beaucoup appris. Naouara, Mejri et moi-même nourrissons une concurrence loyale. Il n'y a eu aucun problème dans nos rapports. Bien au contraire. C'est tant mieux aussi bien pour nous que pour l'EST», ajoute-t-il. Naouara, à court de préparation, Mejri qui revient progressivement à la charge, voilà donc Moez Ben Chrifia en position de numéro 1 dans la hiérarchie des gardiens tunisiens. Là encore, le classement ne le perturbe pas. «Franchement, je suis fin prêt pour honorer ma titularisation à l'EST et en équipe de Tunisie». Cette situation ne l'empêche pas de nourrir des ambitions continentales, et olympiques et d'avoir des projets de réussite pour ses couleurs. «Maintenant, ce serait mentir que de vous dire que je ne veux pas devenir le numéro 1. On travaille tous pour être tout en haut du pavé. Je sais pertinemment que je suis attendu au tournant , que je vais être épié, suivi de très près. C'est comme ça, mais je garde les pieds sur terre. A 20 ans, ce qui m'arrive n'est que du bonheur. Alors, je ne vais pas me mettre une pression inutile», conclut-il.