La richesse du vivier du centre de formation de l'Espérance Sportive de Tunis présidé par Rached Meddeb n'est pas un vain mot. Pour preuve, les juniors Hamza Hadda, Yacine Khnissi et Moez Ben Chrifia, encore juniors, alignés avec les seniors. Passe pour les deux premiers, des joueurs de champ, mais confier la cage au troisième jeunot contre l'USMO était un coup de poker téméraire de Faouzi Benzarti, mais la tournure des événements lui a donné raison. Nous avons contacté ce jeune gardien, un illustre inconnu du régiment ,pour vous le faire découvrir. Entretien : Le Temps : Une présentation d'usage à nos lecteurs ? Moez Ben Chrifia : Je suis né le 24/ 6/ 1991 à Tunis, je passe l'année prochaine mon Bac en économie gestion, et j'ai débuté ma carrière à l'Espérance depuis l'âge de onze (11) ans. J'ai toujours appartenu aux équipes nationales toutes catégories confondues en tant que capitaine. Mon frère Hamza (Minimes B) à l'Espérance est également gardien de l'E.Nle. J'ai été entraîné par Adel Sassi, Fergani Derouiche, Badr Ben Ghalia, J.J.Tézié et Mohsen Rajhi (Zarga). Peut-on considérer que ta brillante prestation en coupe contre l'Etoile à Sousse même avec les espoirs en arrêtant deux penalties a été le tournant de ta carrière ? C'est possible ! Car juste après on m'a enjoint de rallier les seniors. Comment tu as vécu ce tournant ? Je n'en croyais pas mes yeux. Je regardais avant les ténors jouer et ils étaient tellement imposants avec tant de prestige et d'aura. Mais très vite, ils m'ont adopté comme leur petit frère en me prodiguant moult conseils amicaux et encouragements. C'est un rêve de gamin qui se réalise enfin et je ne réalise pas encore ce qui m'arrive! « Les applauudissements du public et le geste de si Faouzi… » Jouer devant 35 000 spectateurs pour un baptême de feu n'était pas une mince affaire, tu le concèdes ? J'avais le trac en dépit du soutien de tous mes coéquipiers et des responsables techniques et administratifs. Mais heureusement que je m'en suis sorti finalement. Avec une erreur qui aurait pu te nuire grandement ? Une inégalité du terrain et un faux rebond ont fait que le ballon change de trajectoire et me file entre les jambes. Mais les applaudissements du public et le geste de si Faouzi qui m'a signifié du banc de ne pas m'en faire m'ont rassuré et donné la chair de poule. Le président également m'a chaudement réconforté et félicité dans les vestiaires après coup. Tes gardiens préférés ? Chokri El Ouaer et Buffon. Wassim Naouara, Arbi Mejri, Wissem Naouali, Sami Hlel, la concurrence sera rude pour garder la cage « sang et or » ? C'est un insigne honneur pour moi de m'entraîner avec ces gardiens de renom. Je leur sais gré d'apprendre le métier en les côtoyant. Je ne suis qu'à tous mes premiers pas et le chemin est très long, donc il est inopportun , prématuré voire indécent pour moi de parler de concurrence avec mes illustres aînés. Question classique : Tous ceux qui commencent à percer ne rêvent que des contrats à l'étranger. Tu y penses déjà ? Absolument pas ! Tout d'abord qu'est ce que j'ai donné à l'Espérance qui m'a formé pour penser partir ? Non, mon seul souci est d'œuvrer dans le sens d'honorer le maillot « sang et or » et de tout mettre en œuvre pour tenter de m'acquitter un tant soi peu de la lourde dette que j'ai contractée auprès de mon club qui a eu le mérite de me faire parvenir là où je suis actuellement. Le mot de la fin ? Je sais que notre public nous reproche nos dernières prestations en demi teinte. Mes camarades et moi lui promettons de nous défoncer à fond la caisse pour le contenter et remettre la machine dans le bon sens. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH