• L'exercice illégal de la médecine dentaire est un problème touchant et la santé publique et la déontologie professionnelle. • Alors que 490 dentistes sont en attente d'exercice, des prothésistes et des médecins dentistes étrangers assurent, illégalement, les prestations. • Le nombre des médecins dentistes dans les gouvernorats de Tozeur et de Tataouine est, respectivement, de l'ordre de 13 et de 14 médecins. L'importance que revêt la médecine dentaire en tant que spécialité mais aussi en tant que garant de la bonne santé est évidente. En Tunisie, cette spécialité n'est pas dépourvue de problèmes divers, portant atteinte à la profession et menaçant la santé publique. Le Conseil de l'ordre des médecins dentistes lève le voile sur les défaillances et entame de nouvelles démarches pour remédier à des lacunes restées pour longtemps insurmontables. Le respect de la déontologie figure au premier rang de la liste des défaillances. Le Conseil de l'ordre des médecins dentistes a entrepris d'examiner les dossiers problématiques et écartés. Il se penche également sur les infractions, indispensables à traiter et qui touchent aussi bien la santé des patients que la profession. Dans le premier cas, il s'agit, notamment, des usurpations de titre, des abus avérés et du non-respect des normes professionnelles. Dans le second cas, il s'agit de sanctionner les installations abusives, les cabinets secondaires non autorisés, l'exercice simultané dans les secteurs public et privé, la concurrence déloyale en matière d'honoraires, sans oublier les publicités. Il faut dire que parmi les points tenaces qui touche cette spécialité, l'on compte l'exercice illégal de la médecine dentaire par les prothésistes. Cette pratique est considérée par la loi comme étant un délit à pénaliser. Le Conseil de l'ordre des médecins dentistes a déjà publié des communiqués, mettant en garde les patients, quant à la gravité du recours aux artisans prothésistes ou encore aux médecins dentistes étrangers pour des prestations sanitaires de pointe, nécessitant l'intervention des professionnels qualifiés en la matière. Il est à préciser que les médecins dentistes étrangers sont défendus d'exercer la profession dans notre territoire. D'autant plus que le recours aux services des artisans prothésistes constitue un réel risque pour les patients. Ces derniers peuvent, en conséquent, souffrir d'éventuelles infections et de maladies graves telles que l'hépatite ou encore le VIH/ sida, et ce, à cause de l'inadaptation du matériel utilisé, l'incompétence des prothésistes et l'irrespect de l'hygiène. Le Conseil de l'ordre des médecins dentistes reçoit, couramment, des plaintes et de la part des malades et de la part des professionnels qui endurent cet abus. Ces derniers souffrent, en effet, d'une concurrence malsaine. Selon les chiffres fournies dans la lettre d'information publiée par le Conseil de l'ordre des médecins dentistes de Tunisie, en date du 5 avril 2011, le nombre des médecins dentistes en attente d'exercice s'élève à 490; un chiffre alarmant surtout si l'on considère le manque significatif des médecins dentistes dans les régions. En effet, à Zaghouan, le nombre des dentistes ne dépasse pas les 25. A Siliana, ils ne comptent que 39, à Kébili, ils sont au nombre de 27. Pis encore: le nombre des médecins dentistes à Tozeur et à Tataouine est , respectivement, de l'ordre de 13 et 14. Faire face à l'exercice illégal de la médecine dentaire s'impose pour le respect de la profession, de la santé publique d'autant plus qu'il permettra sans doute la décentralisation de cette spécialité dans les régions.