M. Ahmed Rahmouni, président de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), a réitéré l'attachement de l'Association à ses principes et cons-tantes, en tant que structure unie et légitime de l'ensemble des magistrats qui veille à défendre leurs revendications légitimes et de principe qui consistent essentiellement en la consécration de l'indépendance de la magistrature. Il s'est interrogé, à l'ouverture des travaux du conseil national de l'AMT, réuni, hier, à Sfax, sur les raisons de s'attaquer à l'unité de la magistrature "en encourageant la création d'un syndicat des magistrats", tout particulièrement en cette période, accusant "le ministère de la Justice et le gouvernement provisoire d'être derrière cette affaire, notamment après l'attachement de l'AMT au principe de l'indépendance de la magistrature". M. Rahmouni a fait remarquer que le mouvement des magistrats, dont l'Association s'attache à participer à la préparation, marquera une étape décisive dans le sens de la réhabilitation du prestige de l'appareil judiciaire et constituera l'un des principaux dossiers sur lesquels militera l'AMT. Il a précisé que ce dossier figurera au premier rang des questions qui seront examinées à l'occasion d'un congrès extraordinaire qui devrait se tenir dans les plus brefs délais. Il a, également, exprimé son refus de faire assumer aux magistrats la responsabilité des procès factices et injustes, affirmant la non-disposition des magistrats à consacrer cette situation à la lumière de la révolution qui a brisé les chaînes de l'injustice et de la tyrannie et fait prévaloir la liberté et la dignité. Le conseil national de l'AMT a examiné, à cette occasion, les retombées de "la dénaturation de l'article 8 du décret-loi relatif à l'instance supérieure indépendante des élections" dans lesquelles les magistrats doivent impérativement jouer un rôle central, comme le soulignent M. Rahmouni et ses confrères, pour en garantir la transparence. A l'ordre du jour de la réunion du conseil figurent aussi plusieurs autres questions relatives à la participation des magistrats aux élections de la Constituante et à l'élaboration du projet d'amendement de l'article 13 du règlement intérieur de l'Association et des articles annexes, ainsi qu'à l'organisation des bureaux régionaux de l'AMT, à l'implication de l'Association dans le mouvement des magistrats et au suivi des travaux des deux commissions chargées de la situation constitutionnelle et des lois organiques du pouvoir judiciaire.