Plusieurs dizaines d'élus, de responsables syndicaux et d'associations ont appelé vendredi le gouvernement à "cesser les interventions policières" contre les migrants tunisiens fraîchement arrivés en France et à leur apporter à la place "une réponse digne et responsable". L'appel, publié dans le quotidien Libération, a été signé notamment par la dirigeante du Parti socialiste (opposition) Martine Aubry, le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, ainsi que par les responsables de la CFDT et de la CGT, les deux principaux syndicats de France, ou encore les présidents de la Licra et SOS Racisme, des ONG de lutte contre le racisme. Ils disent dans le texte "refuser l'instrumentalisation idéologique et politique de cette situation et en appellent au gouvernement français pour qu'il adopte des solutions à la hauteur des enjeux". Ils lui demandent pour cela de "cesser les interventions policières sur les lieux de rassemblement des Tunisiens", opérations qu'ils jugent "discriminatoires, agressives et inutiles". Ils souhaitent aussi que soit proposés deux dispositifs: un premier "d'accueil temporaire", et un second "spécifique d'aide au retour volontaire pour les Tunisiens qui souhaitent retourner dans leur pays". Le gouvernement doit aussi étudier la situation de ceux "qui pourraient entrer dans des dispositifs d'accès au séjour ou de formation professionnelle, notamment dans le cadre des accords migratoires franco-tunisiens", estiment-ils. Le gouvernement (de droite) du président Nicolas Sarkozy a adopté la fermeté face à l'afflux de migrants venant d'Afrique du Nord, via l'Italie, depuis les révolutions arabes. Depuis deux semaines, les opérations policières se multiplient à Paris, Marseille (sud-est) ou Nice contre les migrants, en particulier tunisiens, qui se retrouvent souvent, depuis leur arrivée en France à vivre en plein air ou dans des abris de fortune.