«Nous n'étions pas habilités à retirer notre confiance à un bureau fédéral que nous savons pourtant fragilisé, décapité par les défaillances et dont la survie même tient à deux nouvelles démissions près», avait déclaré le président de l'Amicale des présidents de clubs, Fatah Alouini, le patron de la JSKairouanaise à mon excellent confrère et ami Tarek Gharbi. Cela démontre, si besoin est, la situation dans laquelle se trouve ce bureau fédéral, lequel enregistre des démissions en cascade et dont les commissions s'allègent au fur et à mesure que les problèmes s'amoncellent. Mais ce qui qui nous a surpris le plus, c'est le fait qu'une vingtaine de clubs s'arrogent le droit de retirer ou de donner leur confiance. Et le reste des associations membres de cette fédération? Le reste des équipes "professionnelles" et les centaines d'équipes amateurs comptent-elles pour du beurre ? Sans vouloir le moins du monde égratigner l'ego des uns et des autres, nous connaissons des présidents de clubs amateurs qui dépassent de loin en envergure, capacité de gestion et aura ceux des Ligues professionnelles. Alors que les uns dirigent, organisent et forment ou ont formé des générations de joueurs et de...dirigeants, la plupart des autres ne font que les vautours, toujours là, prêts à fondre sur les meilleurs éléments qui émergent chez les voisins. Toute cette base du football est muette. Elle se morfond dans les problèmes et souffre de l'ignorance dans laquelle on la cantonne. Si les mêmes problèmes se posaient aujourd'hui en France ou en Italie, peut-on un seul instant penser que les choses évolueraient de cette manière, entre quatre murs, par la grâce d'une vingtaine de personnes? Certes, ce sont des équipes "professionnelles". Mais des équipes qui ont endossé les statuts sans qu'elles y soient réellement préparées. Gérées au gré de la bonne fortune, elles ont pour leur majorité entassé les dettes et acculé le football tunisien à un blocage qui a permis à tous ceux qui étaient derrière de nous regarder avec beaucoup de cynisme dans leurs rétroviseurs. Le plus cruel, ce sont bien ces "décisions" que l'on prend à propos d'éventuelles réorganisations. Certes, les idées ne manquent pas, mais à notre connaissance le statut de nos associations sportives est un modèle standard et il appartient à la tutelle de débloquer la situation pour permettre une véritable évolution. Il s'agit de mettre en place la réglementation régissant ceux qui veulent demeurer professionnels (fixer les conditions d'accès et de viabilité) et de préserver les droits de ceux qui sont viables dans leur situation d'amateur. Il faut absolument donner le coup d'envoi à la préparation de la saison prochaine, pour en finir une fois pour toutes avec cette situation boîteuse qui n'a généré que des clubs en faillite, qu'une fédération fragilisée, qui veut s'accaparer tous les pouvoirs, sans avoir les moyens de ses ambitions. Mais ... aussi bien à la tutelle qu'à la fédération, y-a-t-il un pilote dans l'avion.