Vendredi dernier, dans les laboratoires LTC-Gammarth, s'est tenue une conférence de presse organisée par la jeune société de production "Polimovie International Pictures", pour présenter ses projets en cours et ceux futurs. A la tête de cette société, Mohamed Ali Ben Hamra, qui a décidé de s'installer en Tunisie après des études et un début d'activité en Italie, a expliqué, lors de cette conférence de presse, les difficultés qu'il a eues avant le 14 janvier à obtenir une autorisation pour créer sa boîte et lancer ses projets cinématographiques. Aujourd'hui qu'il a obtenu le visa, il mise sur le talent de jeunes réalisateurs comme Mehdi Hmili, présent lors de la conférence, diplômé d'une école de cinéma tunisienne et d'une autre française. Il est surtout porteur d'une vision très personnelle de la pratique du 7e art. Son univers singulier a pu être présenté aux journalistes avec la projection de son premier court-métrage intitulé Li-La. D'une durée de 29 minutes, ce film a suscité un vif débat dans la salle. Il raconte le destin fragile d'un couple qui s'entre-déchire. Le recours à des procédés inhabituels dans les films tunisiens, comme le noir et blanc,les oppositions homme-femme, père-fils et Tunisie-France, a laissé certains perplexes. Cela semble indiquer l'intérêt de ce duo Ben Hamra-Hmili. En effet, «nous désirons travailler autrement», affirme le premier. Il veut dire par là, entre autres, la séparation des tâches, y compris entre producteur et producteur exécutif. C'est pourquoi Mohamed Ali Ben Hamra a comme partenaire Ramsis Mahfoudh. Quant à la nature des films produits, il s'agit d'un cinéma de genre, à petit budget. Ce jeune producteur, sélectionné au «Producers corner» — un atelier de production à Cannes—, prône une «industrie alternative». Pour le moment, il affirme n'être inscrit à aucun des deux syndicats de producteurs en Tunisie et propose que les producteurs tunisiens se présentent avec un stand commun au festival de Cannes, pour le bien de tous. "Polimovie International Pictures" a déjà à son actif, outre Li-La, trois courts et un long métrages de l'Italien Rocco Riccio. La boîte est en phase de préparation du tournage du long-métrage Houria de Mehdi Hmili, où «un homme s'évade de prison et rentre dans sa ville natale ravagée par une épidémie. Il retrouve son épouse mourante et tente de la sauver», nous dit-on. D'autres projets sont à venir, où Mohamed Ali Ben Hamra assure la tâche de producteur délégué. Il s'agit des trois longs-métrages Microcosmo de Rocco Riccio, Contente-toi du pire de Majdi Lakhdar et Libero de Mehdi Hmili.