«La finance islamique et les perspectives de développement» a été le thème du premier séminaire international organisé le week-end dernier par l'Association tunisienne de la finance islamique, en présence d'universitaires, juristes et opérateurs économiques et financiers tunisiens et étrangers. La rencontre a été axée sur les solutions que pourrait apporter la finance islamique au développement économique tunisien, notamment dans le contexte actuel. C'était le thème de l'intervention du Dr Mahfoudh Barouni qui a donné, en premier, un bref aperçu sur le développement de la finance islamique en Tunisie, précisant que les investissements réalisés en Tunisie selon la technique de la finance islamique ne dépassent pas les trois milliards de dinars depuis un quart de siècle, principalement par le groupe «Baraka». Il a également expliqué que la législation tunisienne n'exclut pas la finance islamique des opérations financières, donnant des exemples de la loi régissant les institutions de prêts (article 4) et le code des obligations et des contrats. Cela a permis d'ailleurs, a-t-il noté, de créer une nouvelle banque islamique : La Zitouna. Le Dr Barouni a mis l'accent dans son intervention sur l'opportunité que présente le contexte tunisien actuel pour le développement de la finance islamique, comme étant un système qui ne permet pas la spéculation ayant conduit à des crises au niveau mondial, et la construction de projets sur la base d'actifs réels. La finance islamique, qui se base sur la participation dans le capital et le partage de risque, permet de réaliser des investissements sans alourdir les comptes publics et privés par des dettes que les générations futures devraient supporter. L'orateur a noté dans ce contexte qu'une réflexion est aujourd'hui soutenue par plusieurs parties prenantes pour le développement de la finance islamique en Tunisie. Le séminaire était également l'occasion d'examiner le développement de la finance islamique dans le monde. C'est un système qui a commencé à se développer durant les années 70 et qui a gagné beaucoup de parts de marché, notamment dans les pays du Golfe, où l'évolution était d'une moyenne de 25% par an, contre 15% pour la finance conventionnelle. Le nombre de banques s'est rapidement multiplié pour atteindre 435 établissements à l'heure actuelle. D'après le Dr Ezzeddine Khouja, le monde s'intéresse de plus en plus à la finance islamique, notamment après la crise financière internationale.