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Quand le jury se déjuge!
Un lauréat se rebiffe
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 05 - 2011

Rappelons d'abord, pour l'opinion publique, les faits. Vendredi 6 mai. Comme à leur accoutumée, les Assurances Comar organisaient cet après-midi-là un débat devant réunir autour de la table les jurés du Comar d'Or, les lauréats, quelques journalistes, s'il s'en trouvait, et le public. Une très bonne tradition devant permettre, surtout au public, d'apprécier les raisons ayant amené le jury à décerner tel prix à tel roman. Rappelons encore que cette année, le Comar d'Or pour le roman de langue française, le premier prix s'entend, n'a pas été décerné, le jury ayant décidé qu'aucun texte ne le méritait vraiment. C'est son avis, et il n'y a rien à discuter. D'ailleurs, cet avis a été salué par beaucoup qui y ont vu du courage et de l'honnêteté intellectuelle. Très bien. Le prix spécial du jury a été attribué à deux lauréats ex aequo : Rabaâ Ben Achour Abdelkéfi pour son ouvrage Borj Louzir, et Mohamed Bouamoud pour son roman Ce qu'Allah n'a pas dit.
Samedi 23 avril, jour de remise des prix Comar, en présence du ministre de la Culture, en présence d'un public fort nombreux, M. Béchir Garbouj, membre du jury et son porte-parole, dit au micro, dans sa présentation du roman Ce qu'Allah n'a pas dit : «Un roman très dur, mais très bien structuré» (sic). Ces mêmes termes ont d'ailleurs été cités par un journal de la place à peine deux jours plus tard.
Vendredi 6 mai. Au moins une cinquantaine de personnes sont autour de la table du débat. A un moment, le jury de langue française doit se prononcer sur son choix. A propos du prix Découverte, décerné à Melle Aïda Hamza, M. Garbouj dit : «C'est un petit livre, mais bien écrit». Jamais nous ne comprendrons, s'agissant de littérature, ce que veulent dire les qualificatifs petit et grand; en 2006, Jonathan Littell avait obtenu le prix Goncourt pour son roman Les Bienveillantes qui fait… 1.390 pages, et en 2008, Atiq Rahimi obtenait le même prix pour son roman Singué Sabour qui fait… 152 pages. Que signifient donc petit et grand?
Arrive ensuite la discussion de l'ouvrage de Mme Ben Achour‑: tous les éloges du monde, de l'univers, des dieux, du ciel et de la terre tombent dru‑: Mme Ben Achour est quasiment prise pour Françoise Sagan ou, mieux, Simone de Beauvoir. A telle enseigne que, gênée, Mme Ben Achour finit par asséner : «Je n'ai pas écrit un roman, je n'avais pas la prétention d'écrire un roman, c'est un texte personnel, et d'ailleurs même la mention roman ne figure pas sur la couverture…». C'est tout dire…
Et arrive enfin mon tour. Le premier à signifier son antipathie à mon égard est M. Anouar Attia, également membre du jury. Voici, à peu près, ses dires: «M. Bouamoud ne fait que sortir ouvrage sur ouvrage depuis quelques petites années; cette hâte n'augure rien de bon. D'ailleurs, au moment même où nous discutions de son roman, il sortait déjà un ouvrage sur Mohamed Bouâzizi…». En toute sincérité, je trouve cette remarque tellement drolatique que je ne trouve rien à en dire. Puis c'est au tour de M. Garbouj de me dire mes quatre vérités; il commence par trouver que cette précipitation, qui fait que je sors un roman tous les ans, ne sert aucunement mon texte qui pêche de légèreté (ou superficialité), jusqu'à en arriver à dire textuellement: «M. Bouamoud aurait dû se faire réviser par un universitaire compétent, car son dernier roman est émaillé de défaillances» (sic). Mais là, vous m'obligez à vous répondre:
D'abord, vous avez négligé de désigner du doigt les défaillances que vous avez relevées, vous auriez pu en citer une au moins.
De quel droit attribuez-vous un prix à un texte truffé de défaillances? Etiez-vous vraiment la seule voix sur les cinq à avoir dit non en direction de mon roman? Si oui, pourquoi, le jour de remise des prix, avez-vous parlé en termes de «roman très dur, mais très bien structuré»?
N'êtes-vous pas conscient qu'en m'attribuant un prix «indûment», c'est un autre romancier que vous avez privé du prix? Et cela, c'est irrémissible!
Sachez qu'en France, par exemple, votre déclaration de vendredi 6 mai vous aurait coûté de ne plus jamais faire partie d'aucun jury au monde!
Etes-vous conscient que ce sont vos propres collègues du jury que vous avez désavoués et même insultés?
Etes-vous conscient que vous avez discrédité le Prix Comar et remis en question sa crédibilité?
Me faire réviser par un universitaire?... Non, Monsieur! Je ne ferai jamais ça. Je suis un homme autodidacte, je n'ai jamais connu les bancs de la faculté, je n'ai jamais eu de professeurs universitaires, je me suis fait tout seul, et je continuerai à me réaliser tout seul. Je respecte beaucoup les universitaires, mais je n'ai pas besoin de leur aide.
En lisant votre C.V. sur le bulletin de la Comar, j'ai pu remarquer que vous n'avez à ce jour écrit aucun roman. De tout mon cœur, j'espère que vous écrirez un jour même un petit livre (mais un roman) et que vous aurez au moins le prix Découverte. En ce qui me concerne, j'ai écrit quatre romans à ce jour: et tous les quatre ont été primés. Excusez du peu.


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