• Appel à la constitution d'une commission d'enquête indépendante MM. Hamma Hammami, président du Parti ouvrier communiste tunisien (Poct), et Chokri Belaïd, porte-parole du Mouvement des patriotes démocrates (MPD), ont démenti, hier, l'implication de leurs partis dans les actes de violence et de destruction perpétrés le week-end dernier à Tunis et dans plusieurs gouvernorats. Les dirigeants du Poct et du MPD ont appelé, dans une déclaration à l'Agence TAP, «à la constitution d'une commission d'enquête indépendante» composée de magistrats, d'avocats, de membres de la Ltdh et autres représentants de la société civile «pour enquêter sur la dérive sécuritaire préméditée et ciblée» que vit le pays et pour faire assumer à ses auteurs la responsabilité de leurs actes et les traduire devant la justice. M. Hammami a expliqué que «la responsabilité de ces évènements revient à ceux qui doivent être traduits en justice et écartés de la vie politique, en l'occurrence le Rassemblement constitutionnel démocratique dissous, la police politique et la mafia liée à l'ancien régime». Le problème essentiel consiste "dans les tentatives menées par le gouvernement provisoire pour induire en erreur l'opinion publique et pour accuser ceux qui lui sont opposés au lieu de chercher sérieusement à dévoiler les parties qui sont responsables de ces actes", a-t-il soutenu évoquant la campagne visant le Poct qui constitue, a-t-il dit "un danger pour les intérêts des forces opposées à la révolution". Pour M. Chokri Belaïd, le MPD n'est pas concerné par les accusations visant certains partis politiques en rapport avec les violences et les actes de destruction perpétrés le week-end dernier. La dérive sécuritaire est «préméditée» à l'instar des évènements qui ont bouleversé le pays au moment de la révolution et fin février dernier, a estimé M. Belaid. «Il s'agit des mêmes méthodes, des mêmes moyens et des mêmes établissements pris comme cibles», ce qui atteste, a-t-il ajouté, que les auteurs, les instigateurs et les bénéficiaires de ces actes sont les mêmes. Il a affirmé que chaque fois que la question de la dissolution du RCD et de la police politique était évoquée, le pays connaît une dérive sécuritaire préméditée menée par des parties qui ont tout intérêt à faire revenir le pays en arrière. M. Belaïd a indiqué que la situation d'instabilité constitue un mécanisme pour instrumentaliser la révolution, faire régner le désordre et pousser le peuple au désespoir dans une tentative pour échanger la liberté contre la sécurité.