Une cérémonie s'est tenue à l'ambassade de France hier après-midi, au cours de laquelle des entreprises locales ont reçu des " chèques " des mains de Mme Nadine Morano, ministre française, chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, présente actuellement parmi nous. Il s'agit justement de chèques dits " emploi-formation ", qui sont destinés en fin de compte à aider des jeunes diplômés à décrocher un emploi stable grâce à des stages assurés par des centres spécialisés. L'initiative, qui remonte à la période ayant suivi la révolution, est celle de l'Institut français de coopération et de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie : ces derniers en assurent le financement à hauteur, respectivement, de 100.000 et de 30.000 euros. La cérémonie d'hier a consisté à distribuer la première tranche, correspondant à 32.800 euros, soit 64.500 DT, à quelque 7 entreprises, qui s'engagent à recruter 17 stagiaires en vue, à terme, d'un recrutement ferme. Comme l'explique un représentant de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie, le critère de choix des entreprises bénéficiaires est double : qu'elle soit installée dans une zone défavorisée et qu'elle soit disposée à recruter des jeunes diplômés en difficulté en raison de la nature de leur formation antérieure : d'où l'intérêt du stage. La présence de Mme Morano confère à cette initiative une signification politique, qui est sans doute celle du soutien à la révolution tunisienne en ce qu'elle renvoie en particulier à ses toutes premières causes : l'emploi des jeunes dans les régions déshéritées de l'intérieur. Du reste, la ministre française n'a pas manqué de souligner de façon très explicite ce soutien de la France. Mais on pourra faire une autre lecture, complémentaire plutôt que concurrente, en mettant l'accent sur le message adressé, lui, à la population française, et qui consiste à indiquer de quelle façon la France entend lutter contre l'immigration illégale, en apportant des réponses à la source… D'une pierre deux coups ? Il semble bien ! Reste que l'opération demeure quelque peu modeste à ce stade.