* Les projets concernent la coopération au développement territorial et la coopération au développement de l'immigration et le retour des jeunes diplômés tunisiens dans leur pays * La première phase du projet prévoit l'accueil à temps déterminé de jeunes diplômés dans les régions européennes, là où ils pourront trouver des possibilités d'emploi adapté à leur formation technique et professionnelle. * La deuxième phase concerne le retour de ces jeunes en Tunisie, après une période d'emploi passée dans les usines européennes Après la révolution tunisienne, le problème de l'emploi, déjà épineux au cours des dernières années, est devenu plus grave : en plus des nouveaux diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, se sont ajoutées les personnes en chômage technique qui ont été licenciés suite à l'arrêt d'activité de certaines unités. En attendant la reprise du rythme normal des activités économiques et de la dynamisation de la production dans nos unités industrielles, de nombreux jeunes préférent se rendre en Europe, même de façon illégale pour certains, afin de trouver un emploi et pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. L'émigration clandestine se fait généralement dans des embarcations qui ne sont pas destinées au voyage (des chalutiers) mais qui sont utilisées moyennant une certaine somme d'argent payée par ceux qui veulent faire la traversée entre les rives nord et sud de la Méditerranée, encourant ainsi des risques certains. La situation vécue à Lampedusa récemment est un exemple significatif de cette émigration clandestine : un grand nombre de jeunes dont des Tunisiens sont arrivés à cette île en vue d'accéder à l'Europe. D'autres candidats à l'émigration sont décédés après que leur embarcation a coulé. Les autorités italiennes ont été obligées de regrouper les nouveaux venus dans des centres de rétention aux conditions précaires en attendant de régulariser leur situation ou de les refouler vers leur pays d'origine. La titularisation dès le premier jour Pendant ce temps, les universités et les centres de formation professionnelles continuent de former des milliers de jeunes dont un grand nombre sera au chômage une fois le diplôme en poche. C'est que l'économie nationale — du moins à court et moyen terme — n'est pas en mesure d'absorber toutes les personnes formées. Le travail à l'étranger demeure un choix judicieux pour réduire un tant soit peu le chômage dans notre pays. C'est vrai aussi que certains diplômés ne veulent pas exercer n'importe quel emploi et posent parfois des conditions sévères à l'employeur et sont disposés à rester au chômage s'ils ne trouvent pas un emploi adapté à leur situation et à leurs exigences. Des secteurs comme l'agriculture, le bâtiment et les travaux publics ne sont pas particulièrement appréciés par les jeunes. Ces derniers demandent souvent la titularisation dès le premier jour du recrutement, un salaire conséquent et tous les avantages sociaux...D'autres jeunes, par contre, sont prêts à exercer n'importe quelle activité et de travailler dans n'importe quel point de la République pourvu qu'ils soient rémunérés selon les efforts déployés. La coopération au développement territorial et le projet de coopération au développement sur l'immigration et le retour des jeunes diplômés tunisiens dans leur pays constituent deux thèmes importants traités entre la Tunisie et l'Italie. Le premier projet propose une coopération au développement territorial et vise à faciliter l'accès au crédit des PME italiennes dans le but de constituer des entreprises mixtes en Tunisie aux conditions particulièrement avantageuses accordées par le Code tunisien des investissements aux promoteurs étrangers. Il est prévu aussi d'acheminer un service spécifique de promotion des investissements auprès des chambres de commerce italiennes. Le projet sera lancé en Italie à travers un protocole d'accord signé entre les différents organismes actifs de chaque région italienne, à savoir provinces, chambres de commerce et Union des industriels. Le deuxième projet propose une collaboration sur l'immigration des jeunes diplômés tunisiens en Europe. Il s'agit de proposer aux régions-membres un programme relatif aux jeunes diplômés tunisiens. La première phase du projet prévoit l'accueil à temps déterminé de jeunes diplômés dans les régions européennes, là où ils pourront trouver des possibilités d'emploi adapté à leur formation technique et professionnelle. La deuxième phase concerne le retour de ces jeunes en Tunisie, après une période d'emploi dans des usines européennes, soit pour entamer des activités d'entrepreneur en Tunisie avec le support de crédits d'aide accordés par les régions européennes impliquées dans ce projet, soit pour trouver plus aisément un emploi dans leur pays de préférence auprès des entreprises mixtes à capital tunisien et européen. L'Italie entend donc soutenir la Tunisie pour qu'elle puisse relever les défis qui se présentent et qui consistent, entre autres, à faire travailler le maximum de Tunisiens diplômés et dont le nombre ne cesse d'évoluer en évitant autant que faire se peut l'immigration clandestine.