TUNIS, 4 avr 2011 (TAP) - M. Saïd Aydi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a indiqué que la Tunisie compte 520 mille sans emplois dont 160 mille diplômés de l'enseignement supérieur, selon les statistiques de l'année 2010. Il est attendu que ce nombre atteigne, durant l'année en cours, 700 mille chômeurs, en raison, notamment de l'arrivée de nouveaux diplômés universitaires sur le marché de l'emploi, durant le mois de juillet prochain et du retour de milliers de Tunisiens de Libye. Présentant le programme du gouvernement provisoire en matière d'emploi, lors d'une conférence de presse, lundi, au siège du ministère, en présence de représentants des médias nationaux, M. Aydi a ajouté que ces facteurs vont porter la moyenne nationale du chômage à 19 pc, contre 14 pc en 2010. Il a, en outre, indiqué que le programme urgent élaboré par le ministère est basé, principalement, sur la création de nouveaux postes d'emploi, dans tous les secteurs, le développement des créations d'entreprises, l'encadrement des porteurs d'idées de projets, par des chefs de petites entreprises, la garantie de la durabilité et la préservation des postes d'emploi, à travers l'accompagnement des entreprises ayant subi des dégâts. D'autre part, les mesures arrêtées dans ce programme portent sur le suivi de la situation des demandeurs d'emploi et l'amélioration de l'employabilité des nouveaux arrivés sur le marché de l'emploi. Dans le domaine des nouvelles créations de postes d'emploi, le ministre a souligné qu'il a été décidé de créer 20 mille postes d'emploi dans le secteur public et de réunir toutes les conditions nécessaires pour la création de 20 mille autres, dans le secteur privé, en plus des opportunités offertes, dans le cadre du partenariat entre les deux secteurs, l'emploi au sein des associations et des organisations nationales et les recrutements à l'étranger. S'agissant de la multiplication des entreprises et de l'encadrement des chefs de microprojets, ainsi que de la nécessité d'en garantir la pérennité, M. Saïd Aydi a affirmé que les efforts sont actuellement orientés vers le développement des interventions dans le domaine de la formation et de la mise à niveau des créateurs de projets et de leur accompagnement dans les différentes phases de réalisation du projet. Il a ajouté que le ministère oeuvre actuellement à identifier des solutions urgentes afin de soutenir les jeunes parmi les diplômés de l'enseignement supérieur qui ne disposent pas d'un autofinancement pour le lancement de leurs projets, et de les encadrer dans les secteurs porteurs. Dans le cadre du maintien des postes d'emploi et du soutien des entreprises en difficulté économique, le ministère a pris une série de mesures en faveur des employés pour exploiter la période de chômage technique qu'ils subissent à travers une opération-modèle comportant des cycles de formation continue pour préserver leurs qualifications professionnelles. Cette opération a touché environ 2000 ouvriers, dans une première étape, et bénéficiera à quelque 15 000 ouvriers et ouvrières opérant dans 300 entreprises, en deuxième étape. Ces mesures comportent également la prise en charge totale ou partielle de la contribution patronale dans le régime de la sécurité sociale au profit des ouvriers ayant bénéficié de la réduction du nombre d'heures de travail et des ouvriers ayant été renvoyés au chômage technique, outre la prise en charge par l'Etat de 50 pc des dégâts subis par des entreprises en difficulté économique et de 2 points des intérêts sur les crédits dont l'échéance n'excède pas cinq ans. Concernant l'accompagnement des demandeurs d'emploi et le renforcement de leur employabilité, il a été décidé d'intensifier leur encadrement, d'organiser des cycles de formation en leur faveur et d'assurer la mise à niveau des jeunes spécialisés dans des domaines d'intégration difficile. M. Said Aydi a fait observer que le ministère veille à renforcer l'action sur le terrain, à être à l'écoute des préoccupations des demandeurs d'emploi dans les régions et à s'ouvrir sur toutes les composantes de la société civile.