La tutelle aura tranché en faveur de Mehrez Boussayane et ses pairs. Le quorum des signatures pas atteint, y aura-t-il des suites ou est-ce «the end» ? La semaine dernière, la tutelle a sommé le bureau fédéral de la FTT de provoquer une assemblée générale extraordinaire. Motif : 23 signatures de clubs affiliés, soit plus que les deux tiers des clubs, demandent une assemblée. Celle-ci devait statuer sur la destitution de l'actuel bureau fédéral et appeler à des élections. Entre-temps, Mehrez Boussayane, président actuel de la FTT, a contre-attaqué en montant un dossier où il invoque des vices de forme. Le plus important est celui de l'invalidité de maintes signatures dans la liste présentée à la tutelle. Le quorum ne serait donc pas atteint selon le bureau fédéral (14 signatures seulement seraient valables !). Après avoir donné raison aux contestataires dans un premier temps, la tutelle fait marche arrière, et donne raison cette fois au bureau fédéral. Qu'est-ce qui s'est passé alors ? La commission qui a traité ce dossier a-t-elle bien fait son travail et vérifié les tenants et aboutissants de l'histoire ? Comment expliquer ces deux décisions contradictoires ? En tout cas, la tutelle n'a pas su gérer ce dossier. Aujourd'hui, Mehrez Boussayane et son bureau fédéral gagnent du terrain et peuvent s'estimer satisfaits. Ils ont récusé leurs opposants en jouant sur les vices de forme et sur la mauvaise stratégie suivie. Et maintenant ? Les contestataires ont d'autres recours possibles, mais vont-ils relancer l'affaire ? Pour le moment, le bureau fédéral va tenir jusqu'à la fin de son mandat en 2012. D'autres personnes qui font partie de la sphère de tennis commencent déjà leur campagne électorale et leurs plans de travail. Tant mieux si ça se fait dans les règles de l'art. Faire un recul… On aurait bien aimé que l'on passe à des élections non seulement à la FTT, mais dans les autres fédérations. C'est à notre avis l'une des conséquences immédiate de l'après-14 janvier. Mais les choses étant ce qu'elles sont, on devra composer avec l'existant. Toutefois, on ne peut plus gérer le tennis tunisien comme on l'a fait avant le 14 janvier. Ça ne concerne pas que le bureau fédéral, ça concerne également les clubs. Mais la FTT reste l'organe qui gère l'élite et qui est responsable des performances et des échecs. Même si la destitution n'a pas réussi, ça ne veut pas dire que le bureau fédéral est exempt de reproches. Les derniers résultats au championnat d'Afrique des jeunes, modestes et décevants, ne doivent pas rester sans suite. Il y a beaucoup de choses à revoir au niveau de l'élite, au niveau du staff technique national et à celui du suivi en général. Le pays passe par une phase transitoire délicate, et le tennis en fait partie. Les paramètres du système du sport ont changé après le 14 janvier. L'Etat ne va plus défendre, à tort et à travers, le bureau fédéral, qui doit compter sur ses propres moyens et accepter les avis qui peuvent ne pas plaire. M. Boussayène, débarqué en 2009, devrait continuer jusqu'en 2012. Ce n'est pas là le fond du sujet. L'homme doit s'ouvrir davantage sur les clubs et comprendre leur mécontentement et leurs doléances. Il devra, d'ici la fin de son mandat, essayer de concrétiser tout ce dont il a promis dans sa campagne électorale; car jusqu'ici, les structures de gestion, de financement et d'accompagnement technique n'ont pas l'air d'apporter des résultats extraordinaires. Mais le plus important, c'est d'être humble et ouvert à toutes les critiques. Personne ne détient la vérité en tennis, et personne ne peut compter sur son relationnel ou sur son pouvoir pour obtenir gain de cause. Seule la légalité compte! Seul l'intérêt du tennis compte!