De la déroute du Barça en 1994 face au Milan AC à celle de Manchester United 17 ans plus tard face au Barça : histoires de finales jouées et vécues comme une fête. Chez nous, c'est une longue et incessante histoire de polémiques et de flèches empoisonnées 1993-1994 : finale de la Ligue des champions à Athènes, 76.000 spectateurs. Le Milan AC de Maldini, Desailly, Boban, Savicevic, Donadoni, Massaro et... Capello affronte le Barça de Zubizaretta, Koeman, Amor, Guardiola, Stoichkov, Romario et... Johan Cruyff. Peu de personnes pouvaient imaginer l'issue fatidique du 18 mai 1994. Le Barça de Johan Cruyff atteignait sa seconde finale de Ligue des champions après avoir remporté le week-end précédent sa 4e Liga consécutive. La Dream Team fonctionnait encore, et bien qu'elle ne dominait plus comme auparavant, l'arrivée de Romario dans cette équipe avait donné un nouvel élan à la machine de Cruyff. En face, le Milan AC, l'antithèse footballistique des «Asulgranos» qui, cependant, venait de remporter aisément le championnat italien. Un football physique, conservateur et une préparation extrême ont servi à l'entraîneur «rossonero», Fabio Capello, pour créer la surprise et infliger une sévère défaite (4-0) au Barça. Une inévitable démonstration de force qui a balayé un Barça installé dans ses assurances. Ce qu'on a retenu de cette finale? Impuissant sur son banc de touche, le grand Johan Cruyff, le précurseur de l'actuel jeu du Barça, souriait. Quand Ferguson parle de raclée (triha)… Autre finale, autre issue et autre déclaration. Samedi 29 mai, stade Wembley, 90 mille spectateurs. Le Barça écœure Manchester United. Là aussi, Sir Alex Ferguson ne s'en prend ni à ses joueurs, ni à l'arbitre, ni à l'Uefa et encore moins à des… forces occultes. «On était opposés à une bonne équipe et nous avons fait ce que nous avons pu. C'est la meilleure formation que j'aie jamais affrontée. C'est difficile contre des équipes qui élèvent leur jeu à un tel niveau». Et de poursuivre : «On avait fait une belle semaine d'entraînement pour arriver ici avec le maximum de repères par rapport à leur jeu. Mais ils vous rendent fous avec leur jeu de passes et on n'a jamais réussi à contrôler Messi. Les grandes équipes fonctionnent par cycles et eux sont ce qui se fait de mieux en Europe. C'est indéniable». Une finale, une fête, un gagnant, un perdant. Et pas un seul incident, pas de déclarations genre «mes joueurs ont appliqué les consignes» du coach gagnant ou «mes joueurs n'ont pas appliqué les consignes» côté coach perdant. Aucune allusion à l'arbitre, à la fédération (l'Uefa de Platini en l'occurrence). Même rayon préparation, Ferguson a dit qu'elle a été parfaite, et ce, en dépit de la soixantaine de rencontres disputées. Le football a été le grand gagnant sous les yeux de milliards de téléspectateurs. Pas d'incident, pas de polémique. Pas comme chez nous en tout cas où on nous gâche le plaisir d'un match, d'un championnat, d'une finale de coupe. Voyez ce qui se dit et ce qui se passe en ce moment. On nous pourrit la course au titre et ils sévissent en toute impunité sous l'œil absent de la Ligue et face à la passivité coupable d'une fédération illégitime qui parle encore et toujours de 2014. 2014, ils n'y arriveront pas. Parole de journaliste!