A peine les festivités de Kairouan, capitale de la culture islamique, clôturées le 25 février 2010, se sont réenclenchées d'autres activités culturelles dans toutes les régions du pays. L'élan de 2010, on peut le dire, s'avère être assez fort. Il confirme la volonté politique de faire de la Tunisie, en permanence, une capitale de la culture toujours rayonnante à l'intérieur tout autant qu'à l'extérieur du pays. Au salon du livre organisé il y a deux semaines à Paris, le livre tunisien a brillé par sa présence et ses performances. Le cinéma tunisien, c'est son année, rappelons-le, a commencé à récolter ses prix devenus coutumiers et faisant l'unanimité. Zarzis a obtenu un double prix : le Grand prix du Festival international du film méditerranéen de Tétouan et le prix de la meilleure réalisation du film du Moyen-Orient à Abu Dhabi. Il participera au Festival du film francophone à Vienne et à la semaine de la culture tunisienne à Memphis, aux Etats-Unis. Tout au début de l'année, c'est Conte de faits qui rafle le Prix culturel des «lauriers Hayett pour enfants» en Tunisie et le premier prix ex aequo du 20e festival de Milan des cinémas d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine catégorie «Fenêtres sur le monde». Il est également sélectionné pour plusieurs festivals : le 25e Dokfest de Munich, le festival Dox Box en Syrie. La dernière session de Doc à Tunis, clôturée le dimanche 4 avril, a été l'occasion pour les cinéphiles de découvrir les potentialités de nos jeunes cinéastes, tout en profitant de l'échange avec des cinéastes du monde dont les œuvres ont été programmées. Bien avant la prochaine session des JCC, le 7e art semble pétiller, réagissant positivement au faste que lui promet cette année de la consécration. La place théâtrale prépare pour sa part fébrilement la clôture en mai prochain de son centenaire et la prestigieuse 2e session de la nuit du théâtre, instituée le 26 mai 2009, à l'ouverture des festivités du centenaire. A ce propos, la dynamique est double. D'un côté, la production théâtrale révèle une croissance statistique remarquable. De l'autre, la part des jeunes créateurs est de plus en plus importante. Elle coïncide avec les festivités de l'année internationale de la jeunesse. Le patrimoine, l'un des piliers de l'action culturelle que la Tunisie célèbre annuellement du 18 mars au 18 avril, profite cette année d'une profonde réflexion qui couvre essentiellement l'une de ses composantes : l'artisanat. A travers des ateliers organisés par le salon annuel de l'artisanat. A Beït El Hikma, des thèmes de pointe sont abordés qui impliquent la Tunisie dans la réflexion sur les questions les plus pertinentes à l'échelle internationale. La 12e rencontre internationale de Carthage autour de l'homme mémoire sera ouverte le 12 avril et se poursuivra jusqu'au jeudi 15 avril. A l'intérieur du pays, une dynamique s'ébauche moyennant des activités régulières et soutenues en forme de festivals et de diverses manifestations ciblant les jeunes, les enfants et les adultes, supportées par quasiment toutes les expressions artistiques : cinéma, théâtre, musique, arts plastiques, livres, colloques... Le milieu estudiantin semble également réactiver ses programmes culturels et les initiatives à cet effet sont devenues incessantes. Le livre, pour sa part, s'apprête à investir les attentes des publics à travers la prochaine foire internationale du livre de Tunis, un événement éditorial-phare dans le monde arabe, africain et qui, depuis plusieurs années déjà, a conquis les exposants européens. Cet impact de la foire s'est renforcé grâce à la dimension réflexive et aux instances de débat et d'échange qu'elle a su créer et développer tout au long des dernières années. En somme, ce premier trimestre de 2010 comporte le répondant d'une stratégie culturelle perspicace, réfléchie et soutenue par des mesures évolutives. Il annonce par là même les promesses d'une saison intense, révélatrice des bonnes dispositions d'un secteur qui compte désormais comme une partie prenante du développement global.