L'Otan a intensifié ses bombardements sur les grandes villes de la partie ouest et de Jebel Nafoussa (Tripoli - Misrata - Zentène - Yefren - El-Galâa). Ce qui fait que l'étau se resserre de plus en plus autour du colonel Gueddafi et ses milices. La panique est perceptible au sein de ses troupes. Les défections se multiplient par les voies maritime et saharienne. Plusieurs officiers dont de hauts gradés se sont rendus dernièrement à l'Armée tunisienne. â l'occasion, cette dernière a augmenté le degré de l'alerte en renforçant sa présence tout le long de la frontière, depuis mercredi soir. Les hélicoptères survolent la zone et tout le monde est aux aguets. Nombreux sont les contrebandiers de Ben Guerdane qui s'adonnaient à des activités commerciales (vente ou échange de carburant et denrées alimentaires - achat de bétail et d'électroménager...) et qui ont été interceptés et refoulés par nos militaires, nous dit l'un d'eux sous le couvert de l'anonymat Au poste de Ras Jedir, l'affluence a retrouvé son rythme du début de l'insurrection et le point de passage est pris d'assaut par des files de voitures et des ressortissants de différentes nationalités ( égyptienne - soudanaise - tchadienne - marocaine ..). Plus de 16 mille personnes ont franchi la frontière durant les trois derniers jours. D'autre part, au port d'El-Ketf accostent quotidiennement des bateaux, à leur bord des ressortissants avec et sans passeport, en provenance notamment de Zouara, Zaouia et Misrata. Un Libyen qui ne veut pas citer son nom nous confie: «Les pro-Gueddafi et les mercenaires surtout ont commis des crimes atroces. Mon voisin, à Misrata, a été obligé d'enfermer sa femme et sa fille dans une citerne souterraine qui servait à la collecte des eaux pluviales, de peur qu'elles ne soient violées». Sur le territoire tunisien, l'Armée tunisienne, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l'Organisation mondiale de l'immigration et le Croissant-Rouge ont pris la situation en main. Et si les Egyptiens et les Marocains sont transférés directement à l'aéroport de Djerba-Zarzis, il n'en est pas de même pour les autres Africains qui sont placés provisoirement au camp de Choucha. Mais les aides humanitaires ont baissé en quantité ces dernières semaines et les conditions d'hébergement laissent à désirer.