Du pas bon, du moins bon, puis du bon. L'Espérance aura tout connu Tout un chacun sait que la déconvenue de la finale de la dernière Ligue des champions n'a pas été sans conséquences sur l'EST. L'équipe a vu les départs consécutifs de Faouzi Benzarti et Maher Kanzari avant que Nabil Maâloul ne prenne les commandes en décembre. Le nouvel entraîneur a amené avec lui une recrue de taille : l'attaquant malien Dramane Traoré. Un renfort qui n'a pas évité au nouvel entraîneur de rater sa première. Cinq victoires d'affilée Une défaite qui est restée longtemps en travers de la gorge, au point que les détracteurs du tout nouveau «head coach» ont laissé entendre que l'arrêt du championnat lui a sauvé la peau. Après trois mois de trêve, le retour des «Sang et Or» n'a pas été non plus triomphal avec la défaite concédée en match retour devant le tout modeste club béninois l'ASPAC FC (2-0) qui a remué le couteau dans la plaie et ce malgré la qualification assurée dès le match aller (5-0). C'est que la défaite face aux Béninois a semé le doute quant à l'aptitude de l'Espérance à aller plus loin en Ligue des champions qui demeure le vœu le plus cher des supporters espérantistes. Plus de quatre mois de rendement en dents de scie, pendant lesquels l'entraîneur était sur un siège éjectable à la veille de chaque rencontre. Puis, l'EST a trouvé enfin la stabilité un certain 15 mai 2011. Ce jour-là, l'Espérance a ramené une précieuse et surtout une large victoire de Sfax (3-0). Depuis, les «Sang et Or» enchaînent les victoires. Cinq en tout avec à la clé une qualification aux demi-finales de la Coupe de Tunisie. Sur ces cinq succès, trois ont été remportés sur de larges scores. Un long cheminement Outre l'arrivée d'un nouvel entraîneur en la personne de Nabil Maâloul, l'équipe a connu le départ de Michael Eneramo et l'arrivée de Dramane Traoré. Deux attaquants aux concepts de jeu totalement différents. Le pivot Khaled Korbi reconnaît que la machine a mis un peu trop de temps pour redémarrer : «Il est vrai que la phase d'adaptation a été un peu trop longue. Il a fallu du temps pour que l'entraîneur connaisse suffisamment le groupe et que le nouveau concept de jeu prenne forme. On joue désormais collectif. La nouvelle notion prônée est qu'on joue le bloc, de sorte que tous les joueurs défendent et attaquent également. En conséquence, nous n'avons encaissé qu'un seul but en cinq matches. C'est parce que les avants comme Dramane, Msakni et Darragi ont également un rôle défensif à jouer», analyse Khaled Korbi. «On n'a jamais douté» L'EST a-t-elle atteint sa vitesse de croisière? Tout dépendra de la prestation de l'équipe pour le reste de la saison : «Si nous sommes repartis de plus belle, c'est parce que nous n'avons jamais douté de nous-mêmes. Nous cueillons à présent les fruits du gros travail que nous effectuons aux entraînements. La phase d'adaptation a certes été un peu longue mais elle a donné ses fruits : désormais, nous développons un bon fond de jeu; nous allions manière et résultat. Nous sommes en mesure d'aligner 35, voire 40 passes successives. Notre espoir est de poursuivre sur cette lancée», avance le pivot «sang et or». L'Espérance se porte bien avant le derby et cela n'est pas pour déplaire : «Nous passons par une bonne période et c'est tant mieux à la veille de derby que nous avons commencé à préparer depuis hier. Le derby, c'est toujours particulier. Le résultat du derby ne dépend jamais de la forme de l'un des protagonistes. L'équipe la plus en forme du moment ne l'emportera pas forcément. L'équipe la mieux concentrée et qui développera un jeu intelligent devrait s'imposer», conclut Khaled Korbi. Ceci dit, on attend de voir le visage que présentera l'Espérance au prochain derby. A notre humble avis, ce sera le véritable baromètre de la forme du moment de l'équipe.