La police espagnole a annoncé vendredi le gel de comptes bancaires contenant 32,5 millions d'euros et d'immeubles d'une valeur de 10 millions, après l'arrestation en Espagne d'un homme d'affaires égyptien, très proche du président déchu Hosni Moubarak. L'homme, qui a été arrêté à Madrid en même temps que son fils et un associé, est soupçonné de "blanchiment d'argent, fraude, subornation, escroquerie et corruption", a expliqué la police dans un communiqué. Il n'est identifié que par ses initiales H.S.F. et présenté comme "proche de l'ex-président Hosni Moubarak", dans le communiqué. Selon les services de sécurité égyptiens, il s'agit de Hussein Salem, que la justice égyptienne souhaite juger dans le cadre de l'enquête sur la répression du soulèvement populaire de janvier et février, qui a fait chuter le régime de M. Moubarak, ainsi que pour corruption. Le Parquet général égyptien a annoncé vendredi avoir envoyé au ministère des Affaires étrangères un dossier complet sur l'enquête sur Hussein Salem, qui doit être transmis à l'Espagne pour qu'elle remette l'homme aux autorités égyptiennes. Selon le Parquet, "l'obtention (par M. Salem) de la nationalité espagnole s'est faite en contravention de la loi espagnole qui interdit la double nationalité". Cité par la télévision d'Etat, le chef de l'Interpol égyptien, Magdi al-Chafei, a expliqué que cette double nationalité égypto-espagnole pourrait rendre "très compliqué" le fait de juger Hussein Salem en Egypte. "32,5 millions d'euros ont été bloqués sur des comptes bancaires, en provenance présumée d'activités illicites, ainsi que des immeubles pour une valeur de 10 millions", a précisé la police espagnole. Il s'agit de deux immeubles à Madrid et sept autres à Marbella (sud). Cinq véhicules haut de gamme et 200.000 euros en liquide ont également été saisis. Selon la police, "tant H.S.F. que son entourage familial avaient reçu sur leurs comptes bancaires dans notre pays plus de 17 millions d'euros", des fonds qui auraient été "obtenus illégalement par H.S.F. en Egypte". Hussein Salem est également mis en cause dans la conclusion d'un contrat de vente de gaz égyptien avec Israel à un prix préférentiel, que le Caire entend désormais revoir, selon les services de sécurité égyptiens. Il est aussi soupçonné d'avoir donné des propriétés à la famille Moubarak, en échange de vastes terrains dans des régions touristiques sur les bords de la mer Rouge.