On attendait l'Etoile, ce fut le Club Africain qui a franchi la ligne d'arrivée Une finale à rebondissements, un match juste moyen sur le plan technique, un engagement incroyable, deux disqualifications, celles de Hmida Mami côté Club Africain, et Mohamed Tajouri pour l'Etoile, voilà les ingrédients de l'apothéose de la saison. La finale était interdite aux cardiaques. Nous n'avions pas manqué de le rappeler avant la finale: le match sera équilibré et indécis. Les schémas tactiques des deux entraîneurs se sont ressemblés comme deux gouttes d'eau. Adepte du 3-2-1, le Club Africain a revu ses plans. Les dernières défaites enregistrées en championnat ont donné matière à réflexion à Chedly El Gaïed. Les Clubistes ont d'entrée de jeu opté pour le 5-1 orienté sur le demi centre étoilé, Abdelhak Ben Salah. Maher Kraïem le prenait en charge. Boughanmi s'occupait aussi de Sanî. Ces deux joueurs étaient la force de frappe de l'Etoile. Ils ont marqué 13 buts à eux deux. Double handicap Si l'Etoile avait les cartes en règle, le Club Africain se présentait avec un premier handicap. La blessure de Amine Bennour ne servait pas l'équipe. Le gaucher du CA souffrait des adducteurs et était loin de son niveau habituel. Le premier tournant du match s'est situé à la 11' quand le Clubiste Hmida Mami fut prié de regagner les vestiaires après une faute sur Laribi. A ce moment, le Club Africain aurait pu plier face à une Etoile mieux structurée et disposant de plus de solutions de rechange, à l'image de Aymen Toumi qui a su faire la différence une fois sur le terrain. Les Clubistes ont dû leur salut à leur fougue et leur rage de vaincre. Nous les avons rarement vus se jeter corps et âme dans la bataille. Ils semblaient retenir la leçon de leurs dernières confrontations perdues aux ultimes minutes. Autre tournant du match, c'est la disqualification du portier étoilé Mohamed Tajouri. Un gardien imposant, à la classe certaine. Nous avions dit avant la finale que le rôle des gardiens de but serait décisif. Tajouri fut excellent avant de commettre une faute sur Kraïem. Makram Missaoui fut impérial de son côté. Auteur de 24 arrêts, il a souvent mis le Club Africain sur les rails pour redonner confiance à ses partenaires. Le match aurait peut-être connu une issue différente si Tajouri n'avait pas été disqualifié, même si son remplaçant Majed Hamza n'a pas démérité. Nous sommes toutefois persuadés que l'homme du match a été incontestablement le pivot clubiste Marouane Chouiref. Dix buts à son actif, qui lui ont permis de se mettre en évidence. Quelle volonté et quelle fougue de la part de ce joueur encore junior et qui devra énormément progresser ! Chouiref nous rappelle beaucoup Issam Tej et sa rage de vaincre. La finale n'a sans doute pas été belle à suivre, mais elle a permis de découvrir des joueurs de talent dans les deux camps. C'est déjà ça de gagné. Club Africain et Etoile ont été un beau vainqueur et un beau vaincu.