L'entraîneur du CA est un homme doublement heureux. Il a réussi d'une pierre deux coups : gagner la coupe et sauver sa place à la tête de l'équipe. Chedly El Gaïed n'est pas près d'oublier les péripéties de la finale et la prestation de certains joueurs des deux camps. Peut-on dire que le Club Africain a appris à gagner? Evidemment. Nous avons su tirer les conclusions nécessaires après une série de rencontres que nous avons perdues dans les toutes dernières minutes, voire les dernières secondes. La tendance s'est inversée et nous en avons tiré profit. Nous avons gagné parce que nous avons su profiter de notre période de récupération à l'issue du play-off. Le rythme était affolant et il fallait avoir les moyens humains pour arriver à bon port en championnat. Nous nous sommes tout de même rattrapés en finale de la coupe. Vous mettez le doigt sur le mal. Le CA a souffert d'un problème d'effectif… S'imposer en finale avec des moyens limités face à un adversaire de la trempe de l'Etoile est un miracle. Nous avons de surcroît perdu Hmida Mami après dix minutes de jeu. Amine Bennour souffrait des adducteurs et n'avait pas eu le rendement habituel. Gagner dans ces conditions, avec une base arrière de fortune, est un exploit. Cette victoire est donc celle des joueurs ? Cela va de soi. La finale a surtout été préparée sur le plan mental. Club Africain et Etoile se connaissent sur le bout des doigts pour s'être donné la réplique à quatre reprises cette saison. C'est donc la rage de vaincre qui a fait la différence. Bien que l'Etoile ait fourni une grosse prestation. L'ESS a bousculé le CA, d'où le recours à deux prolongations avant le verdict… L'Etoile est une grande équipe. Son point fort réside en ses doublures qui savent faire la différence à tout moment. Je suis persuadé que le partage est équitable avec le championnat pour l'Etoile et la coupe pour le Club Africain. Nous avons même été félicités pour notre victoire par Hamed Kamoun et Sami Saïdi. C'est à leur honneur. «Tajouri, un grand gardien» Quels sont les joueurs qui ont attiré votre attention lors de la finale? Je commencerai par ceux de l'Etoile. J'ai été sincèrement impressionné par le gardien Mohamed Tajouri. Un grand portier qui nous a donné du fil à retordre avant sa disqualification. L'ailier Aymen Toumi a fait la différence à maintes reprises. Mosbah Sanî est un arrière hors pair et puissant de surcroît. Et je n'oublierai pas le demi centre Abdelhak Ben Salah, un jeune à l'immense talent. Au Club Africain à présent, Haj Youssef s'est donné à fond, Alouini a été égal à lui-même, Belhadj s'est retrouvé en fin de match et Missaoui a été déterminant. Mais l'homme de la finale a incontestablement été le pivot Marouane Chouiref, auteur d'une prestation époustouflante et d'un taux de réussite de cent pour cent. Vous êtes passé du 3-2-1 au 5-1 en défense. C'était aussi une des clés de la réussite? Oui. Après quatre rencontres face à l'ESS, nous avons décidé de changer d'option défensive. Lors du dernier match de championnat, nous avons essayé quelques variantes qui ont bien fonctionné. Nous les avons reprises en finale de la coupe. Votre avenir au Club Africain… Il tenait au résultat de la finale. J'ai donc sauté le pas après l'échec en championnat. La saison prochaine, l'équipe sera renforcée par plusieurs jeunes. Ceux qui ont été alignés lors du dernier match de championnat. Les Hamza Mhedhbi, Zoubeïr Essaïes et Oussama Hosni donneront une nouvelle âme au Club Africain. Le recrutement d'un arrière gauche étranger s'impose.