• Réalisation en cours d'un programme intégral comprenant 20 mesures touchant aux secteurs administratif, financier , social ainsi qu'au développement régional M. Abdelhamid Triki, ministre chargé de la Planification et de la Coopération internationale, a tenu, hier, un point de presse durant lequel il a exposé aux médias le nouveau programme sur lequel se penche le ministère et qui tend à propulser l'économie nationale en assurant la bonne gouvernance, en créant un climat favorable à l'investissement et au développement inclusif. Il s'agit d'une véritable transition économique et sociale que le pays s'apprête à connaître dont l'optique consiste à mettre, une bonne fois pour toutes, les jalons de la bonne gouvernance, de la transparence, d'une citoyenneté effective et participative ainsi que de la répartition équitable des richesses entre tous les Tunisiens sans exception. Objectifs : la réalisation d'un taux de croissance annuel de l'ordre de 5%, la maîtrise des déficits budgétaires et courants, l'enregistrement d'un taux d'endettement tolérable dont une dette extérieure ne dépassant pas les 37% ainsi que les réserves de change. Sur le plan social, l'avenir promet, notamment, grâce à une importante frange sociale composée de jeunes représentant 48% de la population. Des jeunes pleins de bonne volonté, mais aussi des jeunes instruits et cultivés puisque le nombre des étudiants s'élève à 365 mille; à raison de 65 mille diplômés du supérieur par an. D'autant plus que l'apport des transferts sociaux dans le PIB est de 18% environ. M. Triki rappelle tous ces indicateurs. Cependant, il met l'accent sur les lacunes qui ont entravé, jusque-là, le développement socioéconomique. En effet, le rapport de cause à effet entre l'économique et le social n'a pas toujours été évident. La croissance économique ne s'est pas répercutée de la manière escomptée sur le marché de l'emploi. La balance socioéconomique a toujours été au détriment des régions de l'intérieur et de celles de l'Ouest. Le pouvoir d'achat traduit nettement cet écart puisque le taux des dépenses des ménages dans la capitale et les régions côtières excède de 85% celui des zones défavorisées. Le chômage représente un autre point noir d'autant plus qu'il touche 29,8% de la tranche d'âge 18-29 ans et 44,9% des nouveaux diplômés du supérieur. Dans les régions, la situation s'avère encore pire avec un taux de chômage allant jusqu'à 48% dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. Cette situation a trouvé tout un terrain favorable à l'exclusion et à la précarité surtout avec le manque alarmant d'investissements dans les régions, l'absence d'une infrastructure économique favorable, la corruption et l'esprit de favoritisme régionaliste. Développement inclusif Pour remédier à cette situation et repartir du bon pied, le ministère de la Planification et de la Coopération internationale oeuvre pour la réalisation d'un programme de réformes pour la bonne gouvernance, les opportunités et le développement inclusif. Le ministre a indiqué que la bonne gouvernance dépend de certains critères fondamentaux, dont l'encouragement à la création d'un tissu associatif développemental dont l'apport s'avère déterminant dans la promotion des secteurs économiques dans les régions, la dynamisation des PME et l'amélioration du niveau de vie. «Autre critère de taille: l'accès à l'information de base, relative à tout ce qui touche la société tunisienne, doit être admis comme étant un droit absolu. L'accès à l'information est indispensable dans le suivi; un suivi que l'ont veut, désormais, participatif, impliquant tous les Tunisiens», souligne le ministre. Il indique, également, qu'il n'est plus tolérable désormais de fermer les yeux sur les fuites dont souffraient les marchés publics, appelant à une transparence sans faille dans ce domaine. Le ministre a attiré, également, l'attention sur la nécessité d'atténuer sensiblement les délais de réalisation des projets et insisté sur la nécessité d'obtenir des résultats satisfaisants et immédiats. On ne peut parler de bonne gouvernance sans s'attarder sur le secteur administratif. Un secteur clé, notamment, de par son impact sur l'investissement. M. Triki invite les Tunisiens à participer à l'évaluation des prestations administratives afin de remédier, au plus vite, aux défaillances et de hisser l'administration au niveau requis. «Nous avons commencé par l'évaluation de deux institutions prioritaires, à savoir la douane et le fisc. D'ailleurs, le Premier ministre a, déjà, pris des décisions à cet effet. Nous nous pencherons également sur deux autres secteurs importants, à savoir le tourisme et le commerce. L'objectif étant de créer un climat approprié et favorable aux investissements et promouvoir le marché de l'emploi», indique le ministre. Pour ce qui est des finances, le programme vise à réformer le système des microcrédits, celui bancaire et celui du développement régional et de l'emploi. Pour ce qui est du premier secteur, le ministre souligne l'importance de l'octroi de microcrédits au profit des Tunisiens sans sources de revenu, notamment dans les régions défavorisées et dans le milieu rural. La situation implique, désormais, la recherche de nouveaux fonds de financements à l'instar de la Banque islamique de développement, la Banque européenne d'investissement, le Fonds arabe pour le développement économique et social et l'Agence française de développement. D'autant plus qu'une réforme s'impose afin de définir les prestations des institutions spécialisées dans l'octroi des microcrédits, la participation de la centrale des risques et la création d'un cadre de supervision de la gouvernance et du cadre interne. En ce qui concerne le secteur bancaire, une circulaire a été élaborée par la Banque centrale définissant les critères et les performances requises pour les postes administratifs d'importance et promettant la mise en place d'un texte de loi permettant la dynamisation du capital risque. Sur le plan du développement régional, plusieurs textes de loi seront promulgués, dont la loi du 26 mars 2011 sur le transfert de la gestion du Fonds 21-21 au ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi et la mise en place d'un audit financier permettant l'évaluation et le suivi de ce fonds, ainsi que la loi du 23 mai 2011 sur le programme « Amal » de recherche active d'emploi pour les jeunes diplômés et la promotion de l'insertion professionnelle des chômeurs peu qualifiés.