Le ministère de la Planification et de la Coopération internationale a organisé, hier, une consultation sur le programme d'appui à l'activité économique, ayant pour thème «Gouvernance et opportunités». Visant à booster l'activité économique, le programme de cette consultation est axé sur la mobilisation des investissements de l'ordre de 2400 millions de dinars, provenant des aides apportées par les organisations internationales au profit de l'économie tunisienne. Il vise, également, l'élargissement de la concertation autour de quatre axes avec les différentes composantes de la société civile parmi les partis politiques, les associations, le secteur privé, les universitaires et les professionnels ainsi que plusieurs membres du gouvernement provisoire concernés. Lors de la présentation du programme de cette consultation, M. Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale a déclaré que ce programme permettra d'augmenter le taux de croissance pour atteindre 2%, contre 1% actuellement et de créer 40 mille postes d'emploi. Ainsi, les besoins du budget de l'Etat sont estimés à 4200 millions de dinars qui seront consacrés au financement du déficit du budget estimé à 5%, vue l'augmentation des dépenses de compensation et la diminution des exportations durant la période post-révolutionnaire. Le ministre a mis en exergue le plan de réforme qui accompagnera le programme de la relance économique, et ce, par le biais de l'identification d'un ensemble de réformes économiques et sociales. Ces réformes ont pour objectif la consolidation du cadre institutionnel, le renforcement de la transparence et de la bonne gestion financière et administrative. A cet égard, l'Etat opte pour des mesures à court terme. Il s'agit de la bonne gouvernance, le secteur financier, l'emploi et le développement régional et les secteurs sociaux. Les mesures fondamentales du plan de réforme En parlant de la bonne gouvernance, le ministre a indiqué que les prochaines réformes ont pour but de renforcer l'action associative sur le plan des procédures de gestion et de création d'associations, ajoutant que le rôle de ces associations est important dans l'élaboration des politiques de développement régional. D'autre part, un appui particulier sera accordé à l'accès à l'information, afin de consolider la démocratie et d'assurer la transparence des transactions. Il est aussi primordial d'améliorer l'efficience et la transparence des mesures relatives aux secteur public et de réduire les délais des opérations qui se situent actuellement à hauteur de 370 jours. Dans ce cadre, les transactions seront examinées par les commissions spécialisées, ainsi que l'adoption de plusieurs mesures exceptionnelles pour accélérer la réalisation des projets spéciaux. En ce qui concerne les réformes du secteur financier, l'Etat vise le renforcement de la confiance dans le secteur bancaire à travers le développement du cadre juridique organisant les mécanismes de financement des petits projets, le renforcement du système de contrôle et la consolidation de l'activité de financement des risques, aussi bien que l'élimination des entraves à la bonne continuité du secteur. En outre, le programme de la consultation a mis l'accent sur le volet «emploi et développement régional», où les engagements ciblent des solutions urgentes aux demandeurs d'emploi, notamment les diplômés de l'enseignement supérieur. Cela consiste à renforcer les mécanismes d'emploi, à améliorer l'employabilité et à intégrer les demandeurs d'emploi dans la vie professionnelle particulièrement dans les régions défavorisées, en consolidant les projets d'infrastructure dans ces régions, dynamisant les mécanismes d'impulsion de l'emploi et la mise en œuvre de mesures relatives aux aides sociales dans le respect de la transparence. Quant à la question des secteurs sociaux, le plan de réforme ambitionne l'amélioration des conditions de vie et la réduction des écarts en matière de développement entre les régions à travers, d'une part, la mise en place d'un programme qui prévoit un ensemble de services de proximité dans les régions dites prioritaires; et, d'autre part à travers l'élaboration d'un système d'évaluation permanent pour réduire les entraves relatives à l'accès aux services publics dans les régions et de mettre en place un mécanisme de suivi en partenariat avec les associations locales, les citoyens et les prestataires des services. A signaler que le programme sera financé par la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Délégation européenne et l'Agence française de développement, dont le montant total est à hauteur de 1.400 millions de dollars.