• Sur un ensemble de 3.135 entreprises étrangères, 33 ont rapatrié leurs activités, ce qui a eu pour conséquence une perte de 2.400 emplois • Un climat d'affaires sain, une paix sociale, une stabilité politique, une législation et une administration moderne et décentralisée ne peuvent qu'inciter les investisseurs étrangers à venir massivement investir dans notre pays Préserver le climat des affaires et l'améliorer permet de maintenir les entreprises étrangères en Tunisie et d'en attirer d'autres. L'effet du bouche-à-oreille marche très bien dans ce cas. Il suffit qu'une entreprise réussisse dans notre pays pour que l'information se répande très rapidement dans tous les pays européens. Les exemples réussis des entreprises étrangères installées hors de leurs frontières nationales sont la meilleure publicité pour convaincre les autres hommes d'affaires de délocaliser une partie ou la totalité de leurs activités chez nous. Il est nécessaire également de préserver et d'enrichir les avantages préférentiels pour être compétitifs par rapport aux autres pays. Malheureusement, la révolution tunisienne – qui aura certainement des avantages multiples à terme – a été à l'origine d'un climat d'insécurité qui a obligé nombre d'entreprises étrangères à quitter le pays en attendant peut-être des jours meilleurs. Le fait positif constaté dans plusieurs entreprises, c'est que les employés eux-mêmes ont protégé leur gagne-pain en se mobilisant jour et nuit pour éviter toute atteinte aux dispositifs de production. Ce geste a été apprécié par plusieurs promoteurs étrangers qui n'ont pas investi uniquement dans le matériel mais aussi dans des hommes compétents et conscients de la valeur du travail. Privilégier davantage les projets productifs En tout cas, les chefs d'entreprise ont bénéficié d'un encadrement rapproché de la part des autorités compétentes et notamment de l'Agence de promotion des investissements étrangers (Fipa) en vue de les rassurer et de leur fournir toutes les prestations dont ils ont besoin pour qu'ils continuent leurs activités dans des conditions normales. La période post-révolution a été une occasion également pour de nombreux travailleurs de faire des sit-in et des grèves pour demander aux chefs d'entreprise de satisfaire leurs revendications sociales relatives aux augmentations salariales, à la révision de la valeur des primes, la titularisation... Cela a entraîné une certaine léthargie au sein des entreprises dont quelques-unes ont fermé leurs portes. A titre d'exemple et d'après les chiffres disponibles, sur un ensemble de 3.135 entreprises étrangères, 33 ont rapatrié leurs activités, ce qui a eu pour conséquence une perte de 2.400 emplois. Des employés sont ainsi mis au chômage technique et font face à des problèmes qui pourraient pourtant être évités si ces entreprises avaient continué leurs activités. Pour manifester leur colère, certaines personnes n'hésitent pas, par exemple, à incendier le bien d'autrui, quitte à mettre au chômage des centaines de travailleurs! «Après moi, le déluge!», semblent-ils dire. Une mentalité à changer en urgence. Heureusement, les activités des entreprises installées commencent progressivement à reprendre leur rythme normal – certaines unités ont déjà atteint leur vitesse de croisière – et on a même enregistré de nouveaux projets en cours de réalisation. Rappelons que des mesures conjoncturelles d'urgence ont été prises par le gouvernement au profit des entreprises touchées par les incidents ayant entraîné des dommages ou des pertes plus ou moins importants. L'avenir s'annonce prometteur grâce à l'assainissement du climat des affaires et du marché financier en Tunisie. Les promoteurs peuvent investir autant d'argent qu'ils veulent sans être inquiétés par un quelconque clan qui agit sans tenir compte de la législation et de la réglementation en vigueur. En plus, le soutien financier annoncé par les bailleurs de fonds mondiaux comme la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement et l'Union européenne est d'un grand apport pour la dynamisation de l'économie nationale, à condition de privilégier davantage les projets productifs qui génèrent – en plus des postes d'emploi – de nouvelles richesses et une plus-value, ce qui prédispose notre pays à avoir le statut de partenaire avancé dans le marché de l'Union européenne. Un climat d'affaires sain, une paix sociale, une stabilité politique, une législation et une administration moderne et décentralisée ne peuvent qu'inciter les investisseurs étrangers à venir massivement investir dans notre pays qui peut avoir un statut de site d'investissement mondial. Encore faut-il effectuer les correctifs nécessaires et promouvoir davantage le site Tunisie dans les différents pays étrangers sur la base des nouvelles données d'ordre politique, économique et financier. Des informations et des conseils sont à la dispositions des investisseurs intéressés qui peuvent également bénéficier de l'assistance et de l'encadrement dont ils ont besoin à tout moment. Les autorités publiques souhaitent renforcer les investissements dans les régions dites prioritaires comme celles du Sud, Sidi Bouzid, Gafsa, Kasserine, Gabès... Les investissements ne se limitent pas uniquement aux promoteurs étrangers. Même les compétences tunisiennes résidant à l'étranger – qui sont ciblées par les actions de sensibilisation et d'information – peuvent elles aussi contribuer à créer des projets en Tunisie en mettant en valeur leur savoir-faire et leur expérience.